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BANQUE MONDIALE

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Organes dirigeants et fonctionnement

Banque mondiale - crédits : Bob Korn/ Shutterstock.com

Banque mondiale

Le Groupe compte 189 États membres, tous obligatoirement membres du FMI. L’ensemble des institutions est établi à Washington (États-Unis). La Banque, entendue comme réduite à la BIRD et à l’AID, rassemble ses actionnaires au sein d’un Conseil des gouverneurs, qui sont généralement les ministres des Finances ou du Développement des pays membres, voire des banquiers centraux. Ceux-ci se réunissent une fois par an, à l’automne, lors d’assemblées annuelles communes au Groupe et au FMI et parfois lors de réunions de printemps, également communes aux deux institutions, en avril. Les gouverneurs sont le plus souvent aussi membres des instances de la SFI car la plupart des États membres de la BIRD sont membres de la SFI. Dans la pratique, le conseil des gouverneurs délègue certains aspects de son mandat à vingt-cinq administrateurs, dotés d’un pouvoir et d’un prestige certains, qui siègent dans chacune des cinq institutions si leur État en est membre, ainsi qu’au FMI. Ils forment le conseil d’administration, présidé par le président du Groupe. Cinq administrateurs sont désignés par les cinq principaux actionnaires (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni) et trois par la Chine, la Russie et l’Arabie Saoudite. Les autres administrateurs sont élus par les autres membres et représentent une circonscription de pays. La répartition des droits de vote varie d’une institution à l’autre au sein du Groupe.

Par convention tacite entre les États-Unis et l’Europe, le président du Groupe est un ressortissant du pays principal actionnaire, c'est-à-dire les États-Unis (alors que le directeur général du FMI est un citoyen européen). Il est élu par les administrateurs pour un mandat de cinq ans renouvelable. Eugene Meyer fut le premier président de la Banque mondiale de juin à décembre 1946. Les mandats de Robert McNamara (1968-1981) et de James Wolfensohn (1995-2005) ont été les plus longs et sans doute les plus marquants : le premier a mis l’accent sur le problème de la « pauvreté absolue » (terme issu de son fameux discours de 1973 énoncé à Nairobi, au Kenya) et a multiplié par douze les financements du Groupe, en particulier en Afrique, tout en orientant ce dernier vers de nouveaux domaines (eau, environnement, éducation, etc.) ; le second a intensifié la lutte contre « le cancer de la corruption » (discours aux assemblées annuelles de 1996) des récipiendaires, lancé l’importante initiative « Pays pauvres très endettés » (PPTE) avec le FMI visant à alléger la dette de ces pays, et favorisé l’appropriation des politiques dans les pays financés en lançant le Cadre de développement intégré en 1999.

Le mandat de Paul Wolfowitz (2005-2007), figure du courant néoconservateur au sein de l’administration de George W. Bush, a été écourté par une affaire de favoritisme concernant sa maîtresse, qui l’a contraint à démissionner tout en exposant le Groupe à des critiques renouvelées des pays émergents insuffisamment représentés à son capital. En 2007, l’ancien diplomate et représentant américain au Commerce, Robert Zoellick, a pris la direction du Groupe alors confronté à la crise financière. Il a organisé la recapitalisation et la revitalisation des institutions en augmentant massivement leurs financements. Il a été remplacé en 2012 par Jim Yong Kim, un médecin et anthropologue américain dont les origines sud-coréennes ont conforté la légitimité de l’institution – il fut le premier président à n’être ni économiste ni diplomate. En 2019, David Malpass, précédemment sous-secrétaire au Trésor des États-Unis pour les affaires internationales, est nommé président. Il est rapidement contesté en raison de ses liens avec le président américain Donald Trump, qui l’a imposé, ainsi que pour ses vues très controversées sur le changement climatique.[...]

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Écrit par

  • : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris

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