BAPTÊME
Rites chrétiens
Le rite baptismal chrétien comporte essentiellement deux éléments, l'eau et la formule trinitaire. Le rite d'eau consistait originellement en une immersion complète. C'est le sens du mot grec baptizein. Mais très tôt, comme en témoigne la Didachè, on a admis que si l'on manquait d'eau, le baptême pouvait être donné par une effusion, ce qui est devenu l'usage ordinaire. On remarquera que ce n'est pas le baptisé qui se baptise lui-même, comme dans les rites de purification ordinaire, mais qu'il est baptisé par un membre de la communauté. Le baptême est essentiellement reçu. Il devait être donné normalement dans l'eau vive, c'est-à-dire dans une eau courante où peuvent vivre des poissons. Très tôt, le baptême a été donné sous la forme d'une triple immersion. Cela paraît lié à la mention des trois Personnes divines dans la formule baptismale. Cette formule était exprimée ordinairement sous forme déclarative, comme c'est le cas aujourd'hui. Mais, dans certaines églises, elle se présentait sous la forme d'une triple interrogation, à laquelle répondait le baptisé, et chaque réponse était accompagnée d'une immersion.
Ce rite essentiel s'est progressivement accompagné de rites subsidiaires. Le baptême est précédé de la renonciation à l'idolâtrie et de la profession de foi à la Trinité. Ce double rite paraît s'inspirer d'un usage juif. La profession de foi souligne que le baptême n'est pas un rite magique, mais implique une adhésion de la liberté. Dans le cas du baptême des enfants, cet engagement est le fait des parents ou du parrain. Un autre rite prébaptismal est celui de l'onction de l'huile sur tout le corps. Cette onction d'huile est faite par le diacre pour les hommes et par la diaconesse pour les femmes. Elle a eu des significations diverses. Dans l'ensemble des Églises, l'onction d'huile était interprétée comme communiquant une force en vue du baptême. Mais les Églises syriennes et cappadociennes l'ont entendue comme une assistance de l'Esprit nécessaire à l'acte de foi. Et, dans ce cas, elle précédait la profession de foi. Quant au dépouillement des vêtements anciens, il a pris le symbolisme du dépouillement du « vieil homme ».
Les rites baptismaux comportaient la remise des vêtements blancs, que le nouveau baptisé portait durant la semaine pascale, appelée à cause de cela, en Occident, semaine in albis. Puis venait une onction d'huile sur le front, en forme de croix, la consignation. Le rite paraît avoir son origine dans les onctions utilisées dans le judaïsme pour les rois et les prêtres. Cette onction était faite avec un mélange d'huile et de parfum appelé le chrisma ou chrême. Elle signifiait une communication spéciale de l'Esprit en relation avec la mission des chrétiens. C'est cette onction qui est devenue par la suite un sacrement particulier, la confirmation. Elle n'existait pas dans l'Église syrienne ancienne. En revanche, il semble que dans celle-ci, originellement, il y a eu un rite de couronnement avec une couronne de feuillage. Le baptême était immédiatement suivi de l'introduction du baptisé dans la réunion eucharistique et de sa première communion.
Primitivement, le baptême était donné dans une rivière ou dans la mer. Mais, au ive siècle, l'usage s'établit de réserver pour cette cérémonie une salle dans les dépendances de l'église : le baptistère. Une piscine y était creusée dans le sol. L'eau de cette piscine devait être normalement une eau courante. Plus tard, les baptistères devinrent des édifices avoisinant l'église, comme il en subsiste encore beaucoup. Le cierge remis après le baptême est un souvenir de la procession nocturne qui conduisait les baptisés du baptistère à l'église. Le temps du baptême n'est pas déterminé.[...]
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Écrit par
- Louis-Marie CHAUVET : maître de conférences à l'Institut catholique de Paris
- Jean DANIÉLOU : professeur à l'Institut catholique de Paris
Classification
Média
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