BAR KOKHBA (IIe s.)
La guerre de Bar Kokhba (132-135)
On ne connaissait cette guerre que par de courtes sources grecques : Dion Cassius(Histoire romaine, LXIX, xiii, 2), Épiphane et Eusèbe (Histoire ecclésiastique, IV, 6). Le Talmud et les sources rabbiniques (Ta‘anit, 29 a et Lamentations Rabba, 2) campent un chef énergique, autoritaire, pourvu d'une force physique hors du commun. Selon Dion Cassius, la guerre prit des proportions considérables : « Les juifs du monde entier se soulevèrent et les rejoignirent et créèrent beaucoup d'ennuis aux Romains, en secret et ouvertement, et même beaucoup de gentils vinrent à leur aide. » Publius Marcellus, gouverneur de Syrie, fait appel à la XXIIe légion d'Égypte, bientôt anéantie par les insurgés. Le théâtre des opérations – les découvertes du Wadi Murabba‘at et du Naḥal Ḥéver entre 1951 et 1960 l'attestent – se situe essentiellement en Judée. On n'a pas pu établir si Bar Kokhba était parvenu à s'emparer de Jérusalem et à y rétablir le culte sacrificiel. Bar Kokhba, Nessi Israël (prince d'Israël) frappe des monnaies à l'effigie du Temple, à la devise « An I de la liberté de Jérusalem » et Rabbi Aqiba, le chef spirituel révéré, le proclame « Roi-Messie ». Selon les sources rabbiniques, Hadrien en personne prend le commandement des troupes et mène les opérations jusqu'à la chute de la cité forte de Bethar. En fait, Julius Sévère, rappelé de Bretagne, combat l'insurrection avec la Xe légion appuyée par des troupes auxiliaires, soit l'équivalent de douze légions. Il réduit une à une les forteresses juives et vient à bout de Bethar où Bar Kokhba trouve la mort. Les pertes juives sont considérables : cinq cent quatre-vingt mille morts, cinquante places fortes et neuf cent quatre-vint cinq agglomérations juives détruites. Les pertes romaines sont telles – rapporte Dion Cassius – que, dans son rapport au Sénat, Hadrien omet la formule rituelle : « Si vous allez bien ainsi que vos enfants, c'est bien. Moi-même et nos légions allons bien », et renonce au triomphe. On édifie, à la place de Jérusalem, une cité grecque dédiée à Jupiter Capitolin et interdite aux juifs. Rabbi Aqiba périt dans les supplices et les Romains traquent les chefs spirituels afin d'interrompre la transmission de la Loi. La tradition juive a retenu l'interdiction faite aux vaincus d'ensevelir les morts de Bethar : l'interdiction rapportée, on ajouta une formule aux grâces prononcées après chaque repas. Les études récentes réduisent l'étendue des dommages causés à la Judée par la répression. Certes, le centre de la nation passe en Galilée, mais un peuplement juif et une restauration de portions notables de la Judée sont indéniables sous la dynastie des Antonins.
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Écrit par
- Gérard NAHON : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
Classification
Autres références
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AKIVA, AKIBA ou AQIBA (50 env.-135)
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JUDAÏSME - Histoire des Hébreux
- Écrit par Gérard NAHON
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...éclate en 132 contre le légat Tineius Rufus. Dans un premier temps, les insurgés chassent les garnisons romaines et libèrent le pays sous la conduite de Siméon ben Koziba, dit Bar Kokhba, « prince d'Israël », que le maître par excellence, Rabbi Akiba, reconnaît comme Messie. Il bat des monnaies, perçoit... -
PALESTINE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Ernest-Marie LAPERROUSAZ et Robert MANTRAN
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...même titre que la castration provoquent un nouveau soulèvement que l'on appelle la « Seconde Révolte juive » (132-135). Celle-ci est dirigée par Simon Bar-Kokheba qui s'intitule « Prince d'Israël » ; le rabbin Aqiba, le prenant pour le Messie, lui apporte son appui ; Bar-Kokheba est aussi...