BAR-LE-DUC
Modeste chef-lieu de la Meuse, Bar-le-Duc, seconde ville de ce département après Verdun, ne compte guère plus de 16 638 habitants (2012). Elle souffre sans aucun doute de sa situation sur la « diagonale du vide » qui prend la France en écharpe de la frontière belge aux Corbières en passant par les hautes terres du Massif Central. Trop loin de Paris (à 230 kilomètres) pour en ressentir les effets peuplants et trop marginale dans une Lorraine dont les activités sont concentrées au long du sillon de la Moselle, Bar-le-Duc semble figée dans un passé qui eut pourtant ses heures de gloire.
Si ses racines plongent dans l'Antiquité, c'est au Moyen Âge que la ville a acquis une personnalité qui s'exprime aujourd'hui sous la forme d'un patrimoine urbain aux trois faciès contrastés : le Bourg, vieille ville du haut Moyen Âge, la ville haute, née au contact du château des ducs et, enfin, la ville neuve dans laquelle s'exprime tout le modernisme rigoureux du xiiie siècle. La fusion matrimoniale de la Maison de Bar avec celle de Lorraine, à la fin du xve siècle, semble avoir ouvert une des périodes les plus brillantes de la cité dont témoignent de nombreux édifices en pierre de taille richement décorés.
La ville du xixe siècle s'est étalée en s'étirant au fond de la vallée de l'Ornain avec l'arrivée du chemin de fer Paris-Strasbourg et le creusement du canal de la Marne-au-Rhin qui ont stimulé les vieilles activités métallurgiques et textiles. Mais Bar-le-Duc étant restée totalement en marge de la révolution industrielle lorraine, la population de l'agglomération barisienne n'est guère supérieure aujourd'hui (19 118 habitants lors du recensement de 2012) à ce qu'elle était au début du xxe siècle.
La ville a maintenant envahi les versants de la vallée et le rebord des plateaux, mais son activité est davantage fondée sur celle des services (administration, éducation) liés à son rôle de chef-lieu qu'à un dynamisme industriel dont les manifestations, discrètes, sont parfois le reflet de son passé manufacturier. L'arrivée du T.G.V.-Est, en 2007, ne modifie pas sa situation de façon décisive, car la gare Meuse-T.G.V., à 30 kilomètres en direction de Verdun, est trop éloignée de la ville pour diminuer la distance-temps qui sépare celle-ci de Paris.
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Écrit par
- André HUMBERT : docteur ès lettres, professeur de géographie à l'université de Nancy-II
- Colette RENARD-GRANDMONTAGNE : agrégée de géographie, professeur à l'I.U.F.M. de Lorraine
Classification
Média