OBAMA BARACK HUSSEIN (1961- )
Les mandats présidentiels
Sur le plan intérieur, la présidence d'Obama incarne la réaffirmation de la place de l'État fédéral en pleine période de crise. Le président Obama hérite de la crise économique et sociale la plus importante depuis les années 1930. Il fait le choix d'un plan de relance, inspiré de la doctrine keynésienne.
Nombre d'experts vantent les mérites de son plan de relance (787 milliards de dollars), soulignant que l'économie américaine n'est plus dans le rouge depuis l'été de 2010, grâce à une croissance de 3, %. Cependant, cette reprise est non seulement de courte durée mais elle s'effectue sans retour de l'emploi (joblessrecovery). En septembre 2010, le chômage a atteint 9,8 %, le taux le plus élevé depuis vingt-cinq ans. La création d'une assurance-santé élargie (Health Reform Bill) est la réforme la plus importante menée par Obama. Le 21 mars 2010, le texte est approuvé par 219 voix contre 212, au prix de longues négociations avec le Congrès. C'est la réforme la plus importante depuis la création de Medicare et Medicaid par Lyndon Johnson (Social Security Act, 1965). Elle fournit une protection sociale à 31 millions d'Américains qui ne bénéficiaient d'aucune assurance. Les parents peuvent désormais protéger leurs enfants jusqu'à vingt-six ans et les assureurs ne peuvent plus exclure les profils médicaux les plus risqués. Pour Jim Clyburn, l'un des leaders afro-américains à la Chambre, il s'agit de « l'action du xxie siècle pour les droits civiques ».
Cependant, le président Obama a entamé son capital de popularité pour faire accepter un texte que la majorité des Américains désapprouveraient, selon les sondages. Le 2 novembre 2010 marque la défaite des démocrates aux élections de mi-mandat. Ils perdent leur majorité à la Chambre des représentants et conservent une étroite majorité au Sénat. Ce revers oblige Barack Obama à cohabiter avec les républicains (dividedgovernement) pendant les deux dernières années de son mandat. Toutefois, la situation économique s'améliore à partir de septembre 2012, le taux de chômage passant à nouveau au-dessous de la barre symbolique des 8 %.
Sur le plan de la politique étrangère se dessine une nouvelle diplomatie américaine, dont le leadership s'adapte à un monde caractérisé par l'émergence de nouvelles puissances telles que la Chine, l'Inde, le Brésil. Le glissement stratégique vers de nouvelles aires d'influence va de pair avec une marginalisation de l'Europe. En novembre 2009, Barack Obama préfère se consacrer à sa tournée en Asie plutôt que d'assister aux commémorations des vingt ans de la chute du Mur de Berlin, malgré l'invitation d'Angela Merkel. La décision d'Obama de ne pas se rendre au sommet Union européenne-États-Unis, les 24 et 25 mai 2009, a pu être interprétée comme un tournant posteuropéen de la diplomatie américaine, déjà amorcé lors du précédent sommet UE-États-Unis. Le premier mandat d'Obama met un terme à la cow boy diplomacy menée par le président George W. Bush, selon ses détracteurs. Pour l'administration démocrate, l'influence américaine ne doit plus reposer sur une géostratégie manichéenne. Le leadership américain doit s'adapter à un monde de plus en plus complexe, où la menace n'est plus clairement identifiable. Le 30 mars 2009, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton annonce l'abandon de la terminologie belliciste : « guerre contre le terrorisme » ou « guerre contre la terreur ». Consciente des effets contre-productifs de la doctrine Bush pour la sécurité américaine, l'administration Obama définit une nouvelle stratégie fondée sur la restauration de l'image positive des États-Unis. La doctrine du Smart Power (« pouvoir de[...]
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Écrit par
- François DURPAIRE : professeur agrégé d'histoire
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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