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HANNIGAN BARBARA (1971- )

La Canadienne Barbara Hannigan chante, dirige l’orchestre et parfois réunit, sur disque comme au concert, les fonctions de soliste et de cheffe.

Barbara Hannigan - crédits : Christophe Archambault/ AFP

Barbara Hannigan

Née le 8 mai 1971 à Waverley, près d’Halifax (Nouvelle-Écosse, Canada), elle s’initie au piano, au chant et à la danse dès son enfance. À dix-sept ans, elle entre à l’université de Toronto où elle étudie la musique avec Mary Morrison. Elle y fera ses premiers pas sur une scène d’opéra et participera à de nombreuses premières auditions. C’est le début d’une passion pour la musique lyrique contemporaine qui ne se démentira plus.

Diplômée en 1993, elle poursuit sa formation au Centre des arts de Banff, puis à celui d’Orford, avant d’entrer au Conservatoire royal de La Haye (Pays-Bas), où elle se perfectionne auprès de Meinard Krack, et reçoit les conseils de Neil Semer. Elle aborde alors tout autant les partitions de son temps que la musique ancienne et le grand répertoire, une combinaison qui constitue encore sa marque de fabrique.

De retour au Canada, elle obtient sa maîtrise à l’université de Toronto (1998) et interprète à la fois La Veuve joyeuse de Franz Lehar et Toothpaste d’Alexina Louie, un mini-opéra pour la télévision. Barabara Hannigan s’établit à Amsterdam, où elle épousera en 2009 le metteur en scène Gijs de Lange. Sa carrière de cantatrice prend alors un véritable essor, en association avec l’ensemble Asko-Schönberg que dirige Reinbert de Leeuw.

Le chant pluriel

La pureté de son timbre, l’agilité virtuose de sa voix de soprano colorature, sa présence scénique et un humour iconoclaste – elle n’hésite pas à apparaître, parodie d’adolescente délurée, en mini-jupe et bubblegum à la bouche – séduisent nombre de compositeurs d’opéras qui écrivent pour elle : Writing to Vermer (1999) de Louis Andriessen et The Snow Queen (2019) de Hans Abrahamsen, One de Michel van der Aa (2003), Passion de Pascal Dusapin (2008), Written on the Skin (2012) et Lessons in Love and Violence (2018) de George Benjamin. Henri Dutilleux révise pour elle le finale de Correspondances (2013). Elle interprète en première mondiale – parmi plus de quatre-vingt créations à son actif – le cycle de mélodies dont elle est dédicataire, Let Me Tell You de Hans Abrahamsen (2013), et inscrit fréquemment à ses programmes Mysteries of the Macabre, une transcription symphonique de l’opéra Le Grand Macabre de György Ligeti.

Elle fait ses débuts au Carnegie Hall de New York dans des œuvres de Peter Eötvös (2009). Se produire dans The Rape of Lucretia de Benjamin Britten ou The Rake’s Progress d’Igor Stravinsky, offrir d’impressionnantes incarnations de Marie dans Wozzeck et le rôle-titre de Lulu d’Alban Berg ou de Marie dans Les Soldats de Bernd Alois Zimmermann ne l’empêchent nullement de triompher sur les scènes internationales dans les opéras de Händel, Gluck, Mozart ou Rossini. « Je ne pense jamais à la date de composition d’une œuvre. Ça ne représente rien pour moi. La musique me touche par sa matière dramatique et sa construction… Ne surtout pas chanter la musique de Dutilleux et Boulez de façon “contemporaine”, trop droite, trop précise, mais avec lyrisme et spontanéité. Dutilleux inscrivait vraiment la partie vocale de Correspondances dans la filiation musicale de Mélisande. L’entente avec Boulez découlait d’un travail acharné en amont. Il pouvait alors laisser une grande liberté et adorait être surpris. »

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Barbara Hannigan - crédits : Christophe Archambault/ AFP

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