BARCAROLLE
Chant, souvent improvisé, des bateliers italiens, surtout vénitiens (barcarola vient de barcaruolo : gondolier). Cependant, dans les Cantigas de amigo espagnoles (telles celles de Pero da Ponte, poète du xiiie siècle, proche des troubadours), on rencontre des barcarolas, destinées aussi à être chantées sur l'eau. En Italie, il s'agit d'une pièce vocale ou instrumentale, prise dans un mouvement modéré, au rythme toujours ternaire (à 6/8, à 9/8 ou à 12/8), qui suggère, par la répétition constante d'un même rythme de basse, le balancement régulier d'une gondole sur l'eau. Un tel genre fut particulièrement prisé à l'époque romantique, où la plupart des musiciens écrivirent des barcarolles ; il a fait « de terribles ravages jusque chez les plus grands maîtres » (R. Bernard) ; il n'est pas, en effet, exempt de fadeur, de joliesse surannée, ni de « tierces sucrées » ; cadences et séquences identiques se suivent inexorablement. Mendelssohn (« Venetianisches Gondellied », dans les Romances sans paroles), Tchaïkovski, Dvořák, Massenet ont beaucoup plu dans les salons de leur temps en utilisant de tels moyens ; mais n'ont-ils pas trop sacrifié à une convention esthétique passagère ? Toutefois, on doit mettre à part la Barcarolle en fa dièse majeur, opus 60, de Chopin, les treize barcarolles de Fauré, la barcarolle, opus 108, de Saint-Saëns, celle enfin qui est extraite des cinq pièces qui composent Im Freien de Bartók.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
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