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VAN ORLEY BAREND (1490 env.-1541)

Peintre de portraits et de tableaux religieux, surtout célèbre comme dessinateur de cartons de tapisseries et de vitraux, Barend van Orley est, avec l'Anversois Gossaert, son aîné de quelques années, le Liégeois Lambert Lombard, Jan van Scorel d'Alkmaar, Jan Massys et Frans Floris d'Anvers, un des représentants de la Renaissance flamande, fortement marquée par l'art italien. Barend van Orley est né à Bruxelles à une date encore controversée, 1488 ou 1489 pour certains, 1491 pour d'autres ; il est mort dans la même ville. C'est probablement auprès de son père, Valentin van Orley, fils naturel d'un noble luxembourgeois et d'une patricienne bruxelloise, peintre lui-même, et souche de toute une dynastie d'artistes qui s'éteindra dans la seconde moitié du xviiie siècle, que Barend a été formé ; l'écusson des Van Orley figure parfois sur les retables dus à Barend. Il est probable que les frères de ce dernier, et son propre père, ont travaillé dans son atelier comme collaborateurs. L'école bruxelloise est alors peu brillante, et, dès 1515, Barend van Orley reçoit la commande des portraits des six enfants de Philippe le Beau, en particulier celui du futur Charles Quint, élevés à Bruxelles par leur mère Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas. Ces tableaux lui vaudront en 1518 le titre de peintre officiel à la cour de Marguerite d'Autriche. L'activité de Van Orley ne se limite pourtant pas à ces commandes pour la cour ; dès 1515, il exécute des portraits de fonctionnaires ou de médecins et des retables pour les chapitres de Furnes et de Bruxelles. Impliqué avec sa famille dans une affaire d'hérésie en 1527, Van Orley dut certainement de n'avoir pas été poursuivi à la protection de Marguerite d'Autriche et ne semble pas avoir été tenu à l'écart de la cour comme on l'a parfois prétendu. En 1530, après la mort de Marguerite, il sollicite et obtient à nouveau le titre de peintre officiel auprès de la nouvelle gouvernante des Pays-Bas, Marie de Hongrie.

Il a souvent été question d'un voyage que Van Orley aurait fait en Italie autour de 1514 ; là il se serait lié avec Raphaël, qui lui aurait confié la surveillance de l'exécution des tapisseries des Actes des Apôtres, destinées au pape et tissées à Bruxelles d'après des cartons peints à Rome dans son atelier, mais rien ne permet d'affirmer qu'il ait vraiment séjourné à Rome. Il n'est pas impossible cependant que Van Orley ait été effectivement chargé de surveiller la confection de ces tapisseries et, vers 1520, qu'il ait participé en même temps que d'autres artistes flamands et italiens à l'exécution des cartons de la vie du Christ pour une tenture destinée à Léon X, d'après des croquis dessinés sommairement par Raphaël. Quoi qu'il en soit, la présence à Bruxelles en 1516 de ces cartons peints dans l'atelier de Raphaël aura une influence considérable sur les artistes nordiques et sur Van Orley en particulier ; en outre, l'importance du rôle de Van Orley dans le domaine de la tapisserie, importance rapportée par tous les contemporains, est indéniable et, du reste, documentée à partir de 1525. Dès cette date, Van Orley abandonne la peinture pour se consacrer à la confection de cartons de vitraux, notamment pour le chœur et la chapelle du Saint-Sacrement à Sainte-Gudule de Bruxelles, et de tapisseries, dont la célèbre tenture des Chasses de Maximilien, probablement commandée par Charles Quint vers 1525, et dont la suite complète et originale formée de douze pièces est conservée au musée du Louvre. On ne peut encore attribuer à Van Orley de façon sûre qu'un petit nombre d'œuvres, en comparaison de l'étendue de son activité. Parmi les nombreuses effigies de la famille des Habsbourg mentionnées dans les comptes de[...]

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