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BARMAKIDES ou BARMÉCIDES LES

Famille de hauts fonctionnaires dont plusieurs membres occupèrent des postes importants sous les premiers califes ‘abbāsides de Baghdād, puis en devinrent les vizirs et les « maires du palais ».

Leur nom, al-Barāmika, ne vient pas de celui d'un ancêtre éponyme, Barmak, mais de celui d'un titre héréditaire : grand prêtre du temple de Nawbahār, près de Balkh, en Iran.

La gloire de cette famille atteint son apogée avec la personnalité de Khālid ben Barmak d'abord, puis celle de son fils Yaḥya ben Khālid.

Protégé du calife al-Saffāḥ, Khālid passe de la direction de l'armée et de l'impôt foncier à celle de l'ensemble de l'administration, ce qui revient au rôle d'un vizir, sans le titre. Sous al-Manṣūr, il est écarté de ses fonctions et nommé gouverneur du Fārs pendant deux ans. On le retrouve à Baghdād en 764-765, participant à diverses intrigues politiques avant de rejoindre son nouveau poste de gouverneur du Ṭabaristān. Il y acquiert une grande popularité et fonde la ville d'al-Mansūra. En 775, il réprime une révolte kurde dans la province d'al-Mawsil (Mossoul) qu'il administre, tout en initiant son fils Yaḥya aux affaires. Il meurt en 781, âgé d'environ soixante-quinze ans.

Harun al-Rashid - crédits : Edward Gooch/ Hulton Royals Collection/ Getty Images

Harun al-Rashid

Yaḥya ben Khālid, après avoir suivi et aidé son père dans ses différentes fonctions, accompagne le prince Hārūn (futur al-Rashīd) dans ses déplacements. Celui-ci lui confie l'administration de l'Azerbaïdjan, qu'il gouverne en même temps que l'Arménie. Devenu calife, Hārūn al-Rashīd le nomme wazīr (vizir). Yaḥya devient ainsi le véritable chef de l'administration et l'homme le plus puissant de l'empire.

Il reste en fonctions de 786 à 803, soit dix-sept ans, période que les historiens appellent « le règne des Barmakides ». Ce pluriel est justifié du fait de la présence constante des deux fils de Yaḥya, al-Faḍl et Dja‘far, à ses côtés, et de l'assistance qu'ils lui prêtent dans la conduite des affaires de l'empire.

L'aîné, al-Faḍl, est chargé dès 792 des provinces occidentales de l'Iran. L'année suivante il administre le Khurāsān, où il parvient à pacifier et apaiser les turbulences locales. Grand bâtisseur, il laisse un souvenir durable dans le Kābul ; il y recrute une armée. Pour une raison obscure (déjà trop de prestige et de puissance ?), Hārūn al-Rachīd le relève de toutes ses fonctions, peu après 797, sauf de celle de précepteur du prince héritier Muḥammad al-Amīn.

Quant à Dja‘far, dont l'éloquence est restée proverbiale, il est le « favori » de Hārūn al-Rachīd et demeure à ses côtés à la cour jusqu'en 796, date à laquelle il se rend en Syrie pour y réprimer des troubles. De retour à Baghdād, il est nommé directeur du Barīd (Postes). C'est une fonction importante, puisque tous les rapports des gouverneurs et les renseignements sur les provinces aboutissent au Barīd et que toutes les dépêches et instructions du gouvernement central en émanent. Le Barīd, en outre, exerce la fonction de police politique, liée à son rôle de « renseignements généraux ».

À la fin de 802, Hārūn al-Rachīd revient d'un pèlerinage à La Mecque. Pour des raisons restées assez mystérieuses, il décide brusquement de mettre un terme à la puissance des Barmakides. Dans la nuit du 28 au 29 janvier 803, il fait exécuter Dja‘far, arrêter al-Faḍl et ses frères, et place Yaḥya sous surveillance. Tous leurs biens sont confisqués et ils sont envoyés en résidence forcée à al-Raqqa, où Yaḥya meurt en 805 à soixante-dix ans, et al-Faḍl en 808 à quarante-cinq ans. On discute encore des causes de cette destitution qui surprit les contemporains eux-mêmes. Les Barmakides étaient-ils devenus trop puissants ? Tant de leurs parents et clients étaient placés par leurs soins dans l'administration à des postes importants[...]

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Harun al-Rashid - crédits : Edward Gooch/ Hulton Royals Collection/ Getty Images

Harun al-Rashid

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  • ‘ABBĀSIDES

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    En 803, Hārūn ar-Rašīd se débarrassa des vizirs de la famille de Barmak (les « Barmécides ») qui gouvernaient depuis dix-sept ans. Il s'agissait, avant tout, sans doute, d'écarter des personnages devenus trop puissants. Mais le problème du shī‘isme alide, que les Barmécides avaient essayé de régler...