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BARRAGES

Barrages et développement durable

La durée d'utilisation des grands ouvrages est généralement très supérieure à un siècle (en Chine, dans le Sichuan, le système d'irrigation de Dujianyang, construit il y a 2 000 ans, est toujours opérationnel dans de bonnes conditions). Les coûts d'investissement sont généralement amortis en une trentaine d'années, et les coûts d'exploitation et d'entretien sont faibles. On peut donc s'attendre à une croissance du rôle mondial des barrages au xxie siècle, principalement pour faire face aux besoins croissants en énergie renouvelable, en irrigation et en protection contre les crues et la sécheresse.

Dans le seul domaine de l'hydroélectricité, le potentiel rentable des pays en développement, estimé à 7 000 térawattheures par an (TWh/an), n'est équipé qu'à 20 p. 100, soit l'équivalent de la production hydroélectrique des pays industrialisés (1 400 TWh/an). Le parc mondial s'accroît de 50 TWh/an, notamment en Chine, Inde, Brésil, Turquie, Iran... Les économistes s'attendent à ce que la production hydroélectrique de la planète double d'ici à 2050, et atteigne ainsi au moins 5 000 TWh/an.

Le stockage d'eau pour l'irrigation, surtout situé en Asie, représente 10 p. 100 du stockage total des réservoirs. Sur 350 grands barrages actuellement en construction, 50 sont destinés totalement à l'irrigation et 100 partiellement.

Les stockages souhaitables pour l'eau potable et industrielle ne représenteront en 2050 que quelques pour-cent du stockage total, mais pourront justifier des coûts élevés.

Les barrages et les transferts d'eau entre bassins permettront de résoudre beaucoup de problèmes, et notamment le soutien d'étiage des rivières. Certains projets de grande envergure sont déjà étudiés ou en cours de réalisation (du Yang-Tsé vers le fleuve Jaune, par exemple).

Enfin, les barrages joueront leur rôle pour réduire l'importance et les conséquences du réchauffement climatique. D'une part, l'hydroélectricité évitera la consommation de combustibles fossiles (l'économie potentielle est évaluée sur l'ensemble du xxie siècle à 150 milliards de tonnes) ; d'autre part, le réchauffement climatique accentuant les phénomènes de crues et de sécheresse, on verra peut-être un jour des campagnes écologiques pour la promotion de barrages permettant d'atténuer ces effets extrêmes !

— Claude BESSIÈRE

— Pierre LONDE

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Écrit par

  • : ingénieur civil des Ponts et Chaussées, directeur de l'innovation chez Ingérop
  • : président honoraire de la Commission internationale des grands barrages, ingénieur-expert

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Médias

Hoover Dam - crédits : Peter/ Stef Lamberti/ Getty Images

Hoover Dam

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