BARTHÉLEMY abbé JEAN-JACQUES (1716-1795)
Numismate et archéologue, Barthélemy commença à s'intéresser à l'archéologie paléochrétienne lorsqu'il étudiait la théologie à Marseille chez les Jésuites ; il y apprit aussi l'arabe, le syriaque et l'hébreu. Il entra ensuite au séminaire mais il ne put se découvrir une vocation au sein de l'Église et, renonçant à accéder à la prêtrise, il partit pour Paris. Il s'était fait recommander auprès du conservateur de la collection royale de médailles ; il devint son assistant en 1744 et lui succéda en 1753. Jusqu'à sa mort, quarante-deux ans plus tard, il consacra la plus grande partie de son énergie à accroître la collection (dont il fit plus que doubler l'importance), tout en étudiant la culture des pays d'où provenaient les pièces de celle-ci. Barthélemy se lia d'amitié avec l'ambassadeur de France à Rome, Étienne-François Choiseul, comte de Stainville (plus tard duc de Choiseul), et l'accompagna en Italie (1755-1758), passant trois ans à recueillir des trésors et de la documentation pour les collections royales. Choiseul et sa femme le protégèrent pendant le reste de son existence.
C'est chez les Choiseul que Barthélemy rédigea plusieurs savants traités sur l'Antiquité, ainsi que son œuvre maîtresse, le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce dans le milieu du quatrième siècle avant l'ère vulgaire (1788). Fruit de trente années de travaux menés avec amour et sollicitude, c'est un récit à bâtons rompus du voyage entrepris à travers la Grèce par un jeune Scythe pour sa propre éducation. Barthélemy a utilisé ce plan assez lâche comme cadre à toute une masse d'informations sur la vie en Grèce : lois, gouvernement, religion, philosophie, art, musique, littérature, tout y est traité. Ce roman moralisateur, qui constitue une longue et excellente introduction à la culture grecque, a été utilisé dans les écoles pendant des générations pour faire connaître la Grèce classique aux enfants.
Barthélemy a été élu à l'Académie française en 1789. Arrêté pendant la tourmente révolutionnaire de 1793, il fut emprisonné un jour mais relâché sur l'ordre de la Convention nationale.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
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WARBURTON WILLIAM (1698-1779)
- Écrit par Bernard VALADE
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Ordonné prêtre de l'Église anglicane en 1727, vicaire pendant dix-huit ans de la paroisse de Brant-Broughton (Lincolnshire) près de Newark, où il naquit, Warburton s'est d'abord trouvé impliqué dans la controverse qui suivit la publication de La Dunciade, commencée en 1728,...