MITRE BARTOLOMÉ (1821-1906)
Ayant grandi à Buenos Aires pendant la dictature de Juan Manuel de Rosas, Bartolomé Mitre partit, en 1837, pour un exil qui dura quinze ans. Il voyagea en Uruguay, en Bolivie et au Pérou, participa à des campagnes militaires, édita le journal El Mercurio et attaqua sans relâche le régime de Rosas dans ses écrits. En 1852, il retourna en Argentine en qualité de chef des forces uruguayennes qui participèrent à la bataille de Monte Caseros, qui provoqua la chute de Rosas.
L'année suivante, Mitre prit la tête de la province sécessionniste de Buenos Aires dont les citoyens avaient refusé la nouvelle constitution fédérale parce qu'elle minimisait le rôle de leur ville dans les affaires du pays. Il occupa plusieurs postes dans le gouvernement de la province et devint lui-même gouverneur en 1861, au moment où celle-ci vainquit les forces fédérales. La capitale du pays fut à nouveau Buenos Aires et Mitre fut élu président de l'Argentine unie. Il mit sur pied une administration efficace, supprima les caudillos des campagnes, étendit le réseau postal et télégraphique, organisa les finances publiques et créa de nouveaux tribunaux. Il encouragea le commerce extérieur et l'immigration. En 1864, lorsque l'Uruguay déclara la guerre à son pays, il prit la tête des forces armées d'Argentine.
À la fin de son mandat présidentiel en 1868, Mitre fut élu au Sénat où il se fit le défenseur des intérêts de la classe moyenne. En 1874, il se présenta à nouveau aux élections présidentielles et fut battu ; il proclama que sa défaite était due à des fraudes électorales et organisa une révolte contre son vainqueur, mais il échoua. Il postula encore une fois la présidence en 1891, mais retira sa candidature en faveur du candidat conservateur. Durant toutes ces années et jusqu'à sa mort, il resta le symbole de l'unité argentine et le défenseur du développement économique.
Mitre contribua également dans une très large mesure à la vie culturelle argentine. Il fonda le journal La Nación (1869) et l'Académie argentine d'histoire. Il écrivit beaucoup de poèmes et d'ouvrages en prose ; il traduisit un nombre considérable d'œuvres, dont Dante, et écrivit de nombreuses études historiques, parmi lesquelles l'énorme Historia de Belgrano (1856-1859) et l'Historia de San Martín (1887-1890).
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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