BASIDIOMYCÈTES
Ce groupe de champignons rassemble la majeure partie des espèces aux fructifications de grande taille, celles qu'on va ramasser dans les bois ou dans les prés ; il comprend aussi des organismes microscopiques parasites de plantes ; ces derniers provoquent alors des maladies dont les noms (« rouilles », « charbons », etc.) évoquent la couleur des pustules que forment leurs fructifications sur les organes végétaux qu'ils ont envahis. Tous possèdent néanmoins une caractéristique commune : celle de produire leurs spores postméiotiques, ou basidiospores, à l'apex de diverticules (stérigmates) émis par la cellule mère, appelée baside.
Ce sont, en général, des organismes relativement peu compétitifs : aussi se réfugient-ils souvent dans ces sortes de « niches » que constituent le parasitisme, la symbiose ou la lignivorie, autant de modes de vie qui leur procurent des substrats dans lesquels ils ne se heurtent pas à la concurrence des Ascomycètes (ou de leurs formes imparfaites) et des Bactéries. La vie parasitaire est pratiquement de règle chez ceux des Basidiomycètes qui n'édifient pas de basidiocarpes agrégés volumineux (Urédinales, Ustilaginales, Exobasidiales). Les représentants des autres groupes sont, au contraire, plutôt saprophytiques ou symbiotiques.
Les espèces lignivores ont un comportement saprophytique, même lorsqu'elles se développent chez des arbres encore vivants : elles ne dégradent en réalité que des tissus morts (bois de cœur) et, en règle générale, seulement les parois cellulaires. Les autres saprophytes vivent le plus souvent aux dépens de débris végétaux peu décomposés, riches en éléments ligno-cellulosiques : les Basidiomycètes sont les seuls organismes capables de réaliser les premières étapes de leur dégradation.
Les Basidiomycètes participent également à la symbiose lichénique, certainement avec une fréquence bien supérieure à celle qu'on leur a longtemps attribuée. Toutefois, la mycorhization demeure pour eux le principal mode d'association symbiotique.
Dans le cycle des Basidiomycètes, le stade haploïde représente souvent une phase mineure, parfois même négligeable. Il ne se termine pas par une fécondation classique, telle qu'on l'observe chez les animaux ou les autres végétaux, mais par une simple fusion cytoplasmique (« plasmogamie » semblable à celle des Ascomycètes), sans fusion des noyaux. Ces derniers restent autonomes mais se divisent par des mitoses synchrones : chaque article est donc binucléé. Ce stade binucléé, dit « dicaryotique », s'achève à son tour au niveau de la baside, siège de la fusion des noyaux (« caryogamie ») et de la méiose.
On répartit habituellement les Basidiomycètes en trois grands ensembles : les Téliobasidiomycètes, chez qui la baside, souvent cloisonnée, naît de la germination d'une cellule à paroi épaisse (probaside) fonctionnant en propagule ou intégrée à une propagule (téleutospores pluricellulaires, regroupant plusieurs probasides), les Phragmobasidiomycètes, groupe assez hétérogène qui occupe une position quelque peu intermédiaire : la baside, toujours cloisonnée, peut être issue d'une probaside (mais alors non libérée, germant sur place) ou d'un apex hyphal, et les Holobasidiomycètes, dont la baside, non divisée, résulte de la différenciation directe d'un apex d'hyphe à paroi mince.
Les Téliobasidiomycètes
Les Téliobasidiomycètes sont des champignons parasites de plantes diverses. Parmi eux, les Urédinales, à cycle complexe, sont responsables des maladies dénommées « rouilles » car leurs fructifications constituent souvent, sur les organes envahis, des taches de couleur jaune, orangé, brun rouillé ou brun chocolat ; les Ustilaginales, au cycle beaucoup plus simple, provoquent les maladies appelées « charbons » ou « caries », selon que les amas noirs de leurs[...]
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Écrit par
- Patrick JOLY : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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