BASILE DE CÉSARÉE saint (330-379)
Le maître spirituel
Théologien difficile, Basile est un des plus brillants orateurs ecclésiastiques de l'Antiquité, sachant unir la maîtrise de la rhétorique à la simplicité de la pensée et à la clarté de l'expression. Parmi ses homélies, la place d'honneur revient à la série qu'il prononce sur l'Hexaméron, ou récit des six jours de la création d'après la Genèse. Il veut offrir « une contemplation de l'univers qui ait son principe non dans la sagesse d'ici-bas, mais dans les enseignements de Dieu », cependant il n'hésite pas à utiliser abondamment pour cela les auteurs païens. Sa sensibilité prompte à s'émouvoir au spectacle de l'harmonie du monde, son imagination qui embellit tout, son enthousiasme, ses dons d'orateur et de poète ont assuré aux Homélies sur l'Hexaméron un succès renouvelé à chaque époque.
Les Lettres de Basile traitent de tout sujet ; elles abordent les thèmes familiers, mais constituent souvent de véritables directoires moraux, ascétiques ou dogmatiques, qui ont pris place dans les collections canoniques grecques.
Dans l'Exhortation aux jeunes gens sur la manière de tirer profit des lettres helléniques, Basile explique que si la littérature grecque classique est très au-dessous de l'Écriture sainte, elle est cependant utile dans l'éducation. L'Exhortation a contribué à maintenir dans l'Église le goût des lettres classiques.
Les idées sociales de Basile ont fortement retenu l'attention. Il a mis en lumière les grands thèmes sociaux de l'égalité foncière des hommes devant Dieu, de la dignité de la personne, du service social auquel sont astreints les détenteurs de la richesse et de l'autorité. Est-il un ennemi de la propriété privée ? Il est certain qu'il a énergiquement défendu l'Église contre l'esprit païen dont se dégageaient mal trop de convertis.
Œuvrant sans trêve pour rapprocher l'Orient et l'Occident séparés par des querelles de mots et de personnes, Basile prépare le retour à l'ordre et à l'unité dans l'Église, réalisé par le IIe concile œcuménique réuni à Constantinople en 381. Basile meurt le 1er janvier 379, laissant la marque de son génie jusque dans la liturgie, qui, en Orient, a toujours atteint tous les fidèles : plusieurs fois dans l'année, les églises grecques utilisent la Liturgie de saint Basile.
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Écrit par
- Jacques DUBOIS : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
Classification
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