BASILICATE
Petite région du sud de l'Italie (9 992 km2), la Basilicate, ou Lucanie, comprend, à l'ouest, une partie de l'Apennin, formée de calcaire dans le Sud (Sirino 2 005 m, Pollino 2 271 m), de flysch et de schistes dans le Nord, avec des reliefs moins élevés, parfois aérés de bassins. Ces montagnes, au climat rude, ont été largement déboisées et occupées par une céréaliculture pauvre et des pâturages, à l'exception des pentes du Vulture (volcan éteint, 1 326 m) et de la retombée brutale de l'Apennin sur la mer Tyrrhénienne, où subsiste une arboriculture ancienne. À l'est, à la limite avec la Pouille, commencent les plateaux de calcaire et de travertin des Murges, dans lesquels sont creusés et aménagés les vieux et beaux quartiers troglodytiques des « Sassi » de Matera (deuxième ville de Lucanie, 59 400 hab. en 2006). Entre ces plateaux et les montagnes de l'ouest s'étend une vaste zone de collines argilo-sableuses où la sécheresse d'été est très marquée ; la principale culture y est le blé dur.
Sur le golfe de Tarente, la plaine littorale, étroite, a été édifiée par les petits fleuves locaux ; elle fut, avec Métaponte, un des fleurons de la Grande-Grèce avant de devenir, jusqu'en 1959, une zone paludéenne avec de grands latifundia.
Les transformations de la Basilicate sont sensibles surtout dans la plaine littorale et les principales vallées. Réforme agraire, bonification, irrigation (grâce à des barrages d'amont) ont permis, à côté des grandes exploitations capitalistes issues des anciens latifundia, l'installation et le maintien de petits paysans plus ou moins prospères, situation que ne connaissent pas ceux des secteurs de réforme dans les collines. Des bourgades nouvelles sont nées : l'une, Policoro, fondée en 1959 (15 600 hab. en 2006), est devenue une vraie ville (services, tourisme et industries alimentaires). La mise en place de voies routières rapides privilégie encore la plaine et les grandes vallées. Deux noyaux d'industrialisation ont été créés dans la vallée du Basento. Dans celui de Ferrandina-Pisticci, deux grosses usines transforment une partie du méthane de l'important gisement local en produits chimiques ; quelques usines s'y sont ajoutées. Le noyau de Potenza a accueilli des usines, petites et moyennes, aux activités plus variées. À la suite de mesures gouvernementales prises dans la période qui a suivi les séismes de 1980, d'autres centres industriels ont été implantés. Les créations d'emplois dans l'industrie moderne n'ont fait que compenser le repli dans les artisanats anciens. Toutefois, le travail de la céramique et de la terre cuite ainsi que la fabrication des paniers d'osier et des ustensiles de bois survivent encore. La Basilicate est une région typiquement agricole. L'emploi dans ce secteur occupait de 20 à 25 p. 100 de la population active au début des années 1990. Mais la baisse de ces effectifs a alimenté une vague d'émigration. La population résidente est tombée de 644 000 personnes en 1961 à 595 000 environ en 2006. Confrontée à une situation économique peu rassurante, une partie de la population est encore contrainte d'émigrer vers des zones qui offrent de meilleures possibilités de travail et de survie. Les villages de l'intérieur se dépeuplent, ceux de la vallée, et surtout de la plaine, se maintiennent ; Policoro, Matera et Potenza, la capitale (68 500 hab. en 2006), sont stables.
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Écrit par
- Robert BERGERON : assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail
Classification
Média
Autres références
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APENNIN
- Écrit par Jean AUBOUIN et Jean DEMANGEOT
- 2 778 mots
- 3 médias
Il faut séparer de l'Apennin la zone de flyschs et de calcaires de la Lucanie, ou Basilicate, et le massif cristallin de Calabre (l'ensemble se rattachant par la Sicile aux structures de l'Afrique du Nord), ainsi que les grandes masses calcaires des Pouilles et du Monte Gargano, qui représentent...