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BASILIDE (IIe s.)

Écrivain gnostique qui enseignait, entre 120 et 145 environ, à Alexandrie au temps d'Hadrien et d'Antonin le Pieux. Il avait été l'élève, à Antioche, de Ménandre, disciple de Simon le Mage. Il composa un Évangile, dont on a un fragment, un commentaire, Exegetica (peut-être sur cet Évangile), des Psaumes ou Odes. Il se réclamait d'une tradition secrète remontant prétendument à saint Mathias et à saint Pierre. Selon saint Irénée (Adversus Haereses, I, xxiv, 1), Basilide enseignait que le Dieu suprême est séparé du monde par une série dégradée d'intermédiaires ; que, pour délivrer l'homme du Dieu des Juifs, il a envoyé son noûs (« esprit »), qui a habité en Jésus, mais n'a souffert qu'en apparence ; qu'en suivant Jésus l'homme sera délivré de la matière et pourra par la connaissance (gnose) s'élever jusqu'à Dieu. On trouve, en outre, chez Basilide (selon Hippolyte), l'idée d'un Dieu suprême, inconnu, étranger, un « qui n'est pas », conception qui est comme l'ébauche d'une théologie négative.

Selon Clément d'Alexandrie (Stromates, iv, 12), Basilide aurait dit « tout ce qu'on voudra plutôt que de mettre le mal sur le compte de la Providence ». Il faut reconnaître, en effet, que jamais Basilide n'a admis un second principe, celui du mal. Il reste foncièrement moniste, à la différence des autres gnostiques.

La secte des basilidiens, à laquelle se rattache le fils de Basilide, Isidore, connut une large diffusion. Elle existait encore en Égypte au ive siècle.

— Pierre Thomas CAMELOT

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