BASSIN SÉDIMENTAIRE
Types morphologiques
C'est à partir de ces types structuraux qu'on peut définir les principaux types morphologiques de bassins sédimentaires.
Les bassins des socles hercyniens
Les combinaisons de formes de relief les plus riches et les plus complexes semblent caractériser les bassins sédimentaires des socles hercyniens. Ces traits se manifestent d'abord dans la gamme des formes structurales. Leur importance résulte des conditions favorables offertes à l' érosion différentielle, tant par le matériel rocheux que par la diversification de détail de la tectonique. Les alignements répétés de côtes (cuestas), précédés ou non de buttes témoins, sont particulièrement remarquables dans les bassins de Paris, de Londres et de Souabe-Franconie, en raison de l'importance comme de la fréquence des contrastes lithologiques dans les séries sédimentaires correspondantes.
Une cuesta se caractérise d'abord par un profil transversal dissymétrique. Son revers présente une pente faible, qui peut correspondre au pendage général du bassin lorsque la surface coïncide avec l'affleurement du toit d'une formation résistante (calcaires, grès bien cimentés). Dans tous les cas, il s'oppose à un front caractérisé par une pente nettement plus forte due à l'érosion. Ce front comporte une corniche déterminée par la formation résistante, au-dessus d'un talus moins incliné, entaillé dans le matériau meuble sous-jacent (marnes, argiles ou sables). Depuis sa base s'épanouit plus ou moins une dépression orthoclinale dégagée dans des roches meubles comparables.
On peut reconnaître plusieurs types de cuestas selon les variations du profil du front liées aux particularités de la structure. Leur commandement varie d'abord en raison inverse du pendage de la série sédimentaire. Toutes choses égales par ailleurs, il atteint son maximum aux abords de l'horizontalité à laquelle correspond le coteau. À l'opposé, il est minimal vers 150, limite au-delà de laquelle le crêt, caractéristique des structures plissées, succède à la cuesta.
La lithologie contribue aussi à différencier les cuestas. La vigueur de leurs profils dépend, en effet, de la puissance de l'ensemble constitué par les formations résistantes et meubles, comme de l'importance du contraste qui les oppose. Aux vigoureuses cuestas de Meuse et de Moselle définies par des calcaires compacts superposés à d'épais étages argilo-marneux du Jurassique s'opposent les médiocres cuestas des craies sur de minces formations sablo-argileuses du Crétacé dans les North et les South Downs du bassin de Londres. Le rapport des épaisseurs entre les deux termes de l'ensemble lithologique intervient également. Quand la formation résistante est relativement épaisse par rapport au matériel meuble, la cuesta offre un front massif en pente raide. À l'inverse, celle-ci s'atténue en fonction du large développement du talus dans des étages meubles puissants. On opposera, par exemple, la cuesta des monts de Champagne, comparable aux Downs londoniens, à celle de Meuse et de Moselle. Enfin, l'existence de bancs de roches compactes dans le matériel du talus s'exprime par des replats structuraux. S'ils rompent la continuité du fait de leur importance, on parle alors de cuesta double, telle celle de l'Avallonnais, au-dessus de la Terre-Plaine, qui présente une corniche secondaire par suite de la présence de calcaires à gryphées compacts dans les marnes du Lias.
Le tracé des cuestas reflète également, dans son allure générale, l'influence déterminante de la structure. Aux affleurements en auréoles concentriques des bassins sédimentaires coïncident des lignes de cuestas successives dessinant des arcs à convexité tournée vers l'amont-pendage. Et les irrégularités de ces tracés apparaissent en relation avec des accidents structuraux transverses.[...]
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Écrit par
- Roger COQUE : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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