BASSON
Comme le hautbois et le cor anglais, le basson est un instrument à vent du groupe des bois et de la famille des anches doubles. Son tube de perce conique – dont la longueur est voisine de deux mètres et demi – se divise en quatre parties : la petite branche, la culasse, la grande branche et le pavillon. Il est complété par un fin tube de métal, appelé bocal, sur lequel est montée une anche de roseau. Son étendue est de trois octaves.
Deux sortes de bassons sont actuellement utilisés : le basson allemand (Fagott), le plus répandu, et le basson français, joué principalement en France, au Canada et dans certains pays d'Amérique du Sud. Le Fagott et le basson français diffèrent principalement par leurs anches et, surtout, leurs doigtés.
Histoire
Dès le xvie siècle, on trouve sous le nom générique de bombardes des instruments graves, taillés d'une seule pièce, qui sont les ancêtres du basson. L'existence du basson est attestée au xviie siècle par Marin Mersenne, qui fait figurer dans son Harmonie universelle, contenant la théorie et la pratique de la musique (1636) un chapitre entier intitulé « Expliquer la figure, la grandeur, l'étendue et l'usage des Bassons, Fagots, Courteaux et Cervelats de Musique ». La dénomination fagot vient du fait que l'instrument est construit en deux parties (le grand corps et le petit corps) qui sont attachées, « fagotées » ensemble, unies en une seule pièce qui s'enfonce dans la culasse. Dans la seconde moitié du xviie siècle, sa forme évolue, le grand corps et le petit corps deviennent distincts. La technique de la basse continue se développant fortement, on cherche à améliorer les instruments graves pouvant constituer la basse harmonique sur laquelle les instruments concertants s'appuient. On allonge donc le grand corps à un point tel qu'il se divise très vite en deux parties : la grande branche et le pavillon. Le basson comporte alors quatre clefs.
Il ne va cesser d'évoluer, notamment au xixe siècle, avec deux grands facteurs qui élaborent le basson moderne : Jean Nicolas Savary, dit Savary Jeune – qui réalise en 1823 un modèle à quinze clefs – et Frédéric Triébert – qui en 1845 élargit sa perce afin d'obtenir plus de sonorité dans les graves.
Les modèles modernes, essentiellement représentés par les firmes Buffet-Crampon et Selmer, respectent toujours les grands principes des modèles de Savary et de Triébert.
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Écrit par
- Juliette GARRIGUES : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
Classification
Médias
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