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CHÉRONÉE BATAILLE DE (338 av. J.-C.)

La victoire décisive que remporte Philippe II de Macédoine à Chéronée (Béotie) contre Athènes et ses alliés marque l'échec final de la politique de résistance à la Macédoine qu'a animée passionnément depuis — 354 l'orateur athénien Démosthène (Olynthiennes, Philippiques) en s'efforçant de galvaniser les cités grecques, très affaiblies par leurs luttes incessantes. Le pacificateur appelé de leurs vœux par bien des intellectuels du ive siècle avant notre ère, tel Isocrate, viendra finalement du nord, de cette Macédoine marginale et attardée, en la personne du roi Philippe II, qui règne de — 359 à — 336, génie politique qui saura s'imposer aux cités en moins de vingt ans. Après sa victoire finale, il aura l'habileté de se montrer très modéré en substituant simplement à la seconde confédération dirigée par Athènes une ligue de Corinthe qu'il préside, première ébauche d'un État fédéral panhellénique, à qui il assigne pour objectif commun de conquérir l'Asie Mineure sur la Perse – un grand dessein que son fils Alexandre accomplira au-delà de toute vraisemblance. En réalité, les cités grecques ont perdu leur indépendance : elles seront désormais sous le protectorat d'abord de la Macédoine, puis des monarchies hellénistiques, de Rome enfin.

— Bernard HOLTZMANN

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Écrit par

  • : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre

Classification

Autres références

  • ATHÈNES

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    ...Philippe continue ses coups de force et ose notamment intercepter sur les Détroits un convoi de ravitaillement de cent quatre-vingts vaisseaux athéniens. Athènes, lassée de sa propre patience, lui déclare la guerre. Elle remporte d'abord des succès, mais Philippe marche hardiment vers le sud. Démosthène...
  • MACÉDOINE ANTIQUE

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    • 10 554 mots
    • 6 médias
    ...puisqu'il réussit à détacher Thèbes de l'alliance macédonienne. En même temps, Athènes fait un effort considérable pour reconstituer une armée civique. Mais il est trop tard et, le 1er septembre 338, à Chéronée en Béotie, les armées grecques sont battues. À Athènes, c'est la panique. Certains proposent...
  • PHILIPPE II (env. 382-336 av. J.-C.) roi de Macédoine (359-336 av. J.-C.)

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    ...J.-C.) : bientôt, ses troupes s'emparèrent d'Élatée, d'où il menaçait la Béotie et l'Attique. L'année suivante, après avoir réduit Amphissa, Philippe, secondé par son fils Alexandre, affronta victorieusement à Chéronée (août 338 av. J.-C.), les forces de Thèbes et d'Athènes, réunies malgré...