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BATAK, ethnie

Estimés à 6 230 000 personnes (1991), les Batak, qui vivent dans l'île de Sumatra, se divisent en plusieurs groupes : les Angkola, les Nandheling (ou Mandailing, qui sont des clans malaïcisés), les Karo, les Toba, les Timor (ou Simalungun), les Dairi et les Alas-Kluet.

Les villages semblent avoir été, de tout temps, formés comme un assemblage de minuscules républiques jalousement indépendantes les unes des autres. Les clans-souches (merga), considérés comme unités généalogiques, se disent procéder chacun d'un ancêtre commun masculin. Leurs membres dispersés vivent mélangés à ceux des autres clans. Avant la colonisation néerlandaise (1908), l'exercice de deux autorités villageoises parallèles (le pouvoir territorial du clan primitivement établi sur le territoire et l'autorité morale du chef généalogique des autres clans) était cause de luttes intestines continuelles, généralement peu sanglantes. De ce fait, les villages, sans défense naturelle, s'entouraient d'un rempart de terre d'une largeur de cinq à dix mètres planté d'une haie impénétrable de bambous épineux ; des portes massives sculptées en fermaient l'accès. La maison batak, entièrement édifiée en bois, est établie sur pilotis et couverte d'un toit à forte pente. Les Batak cultivent du riz et des pommes de terre, cette dernière récolte étant destinée à l'exportation ; ils élèvent des buffles et des chevaux. En matière d'artisanat, le tissage et la teinture sont encore en honneur, mais le travail des armes, des bijoux, ainsi que la sculpture sur bois tendent à disparaître.

Les Batak possèdent une langue propre écrite, qui appartient à la famille austro-asiatique (malayo-polynésienne). Les religions chrétienne et musulmane (introduites depuis 1860) sont pratiquées chacune par un tiers des Batak. Le dernier tiers reste attaché aux croyances traditionnelles.

— Roger MEUNIER

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Écrit par

  • : chargé de cours à l'université de Paris-VIII, assistant de recherche à l'École pratique des hautes études

Classification

Autres références

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