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BAUDOUIN Ier (1930-1993) roi des Belges (1951-1993)

Baudouin I<sup>er</sup>, roi des Belges - crédits : Bettmann/ Getty

Baudouin Ier, roi des Belges

Fils aîné de Léopold III et d'Astrid de Suède, Baudouin est né à Bruxelles, le 7 septembre 1930. Deux grandes épreuves ont marqué son enfance : la mort accidentelle de sa mère en 1935 et la captivité dans la forteresse d'Hirschstein-sur-Elbe où les Allemands ont déporté son père en juin 1944. Après la libération de la famille royale par la VIIe armée américaine, le prince héritier poursuit ses études en Suisse. Le 22 juillet 1950, le Parlement ayant mis fin à l'impossibilité de régner de son père, il rentre en Belgique en compagnie de celui-ci. Mais des émeutes éclatent et, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1950, Léopold III cède ses pouvoirs à son fils aîné qui reçoit le titre de « prince royal ». Moins d'un an plus tard, le 16 juillet 1951, a lieu l'abdication de Léopold III, suivie de la prestation de serment de Baudouin Ier, roi des Belges.

Trois affrontements majeurs jalonnent les vingt-cinq premières années du règne de Baudouin Ier. Le premier, assez traditionnel dans l'histoire de la Belgique, prend un caractère aigu à partir de 1954. Il met aux prises les partisans de l'école laïque, réclamant pour l'État le monopole de l'enseignement, et les défenseurs de l'enseignement libre, rejetant l'ingérence de l'État tout en réclamant les subsides nécessaires à son existence. Dans cette « question scolaire » qui divise les Belges jusqu'aux élections de 1958, le roi se garde de toute intervention publique. Au demeurant, le conflit s'apaise, le 6 novembre 1958, lorsque les représentants des trois partis nationaux signent le Pacte scolaire qui comporte des concessions dont le prix sera payé par le budget de l'État.

Le second affrontement suit de très près le premier. Le roi s'y trouve engagé, à la fois par conviction et par devoir constitutionnel. Le 4 janvier 1959, Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) connaît des troubles graves et maladroitement réprimés. Ni en Belgique ni au Congo belge, l'opinion publique belge n'est consciente du proche achèvement de l'ère coloniale. Par contre, le roi, le Premier ministre Eyskens et le ministre Van Hemelrijck réagissent avec lucidité. Le 13 janvier, Baudouin Ier promet, dans une allocution radiodiffusée, « de conduire, sans atermoiements funestes mais sans précipitation inconsidérée, les populations congolaises à l'indépendance, dans la prospérité et la paix ». Le même jour, devant les deux Chambres, est lue la déclaration gouvernementale exprimant une résolution identique.

Mais les « atermoiements funestes » ne tardent pas. Ils provoquent l'impatience des milieux nationalistes congolais et la démission du ministre Van Hemelrijck. Auguste De Schryver lui succède et obtient du roi qu'il effectue un rapide voyage au Congo belge. Le souverain constate ainsi que sa popularité est restée ce qu'elle était en 1955, lors de son premier voyage, mais que le contrôle de la situation échappe de plus en plus aux autorités. Dès lors, les événements se précipitent : table ronde en janvier 1960, au cours de laquelle « le trousseau de clefs » est remis aux Congolais ; proclamation de l'indépendance, le 30 juin suivant ; discours insolent de Patrice Lumumba en présence du roi ; mutineries de la force publique, le 4 juillet ; intempestive sécession du Katanga ; intervention des forces de l'ONU.

Le fameux « pari congolais » est perdu. Le roi, cependant, ne se résigne pas ; il n'accepte aucune humiliation, mais ne s'encombre d'aucun ressentiment. Le 15 décembre 1960, il a épousé doña Fabiola de Mora y Aragón (1928-2014). C'est en compagnie de la reine qu'il accueille le président Mobutu, en 1969 et qu'il se rend en visite officielle en République démocratique du Congo, en juin 1970, dix ans après le discours[...]

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Baudouin I<sup>er</sup>, roi des Belges - crédits : Bettmann/ Getty

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