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BAYIN NAUNG (mort en 1581) roi de Birmanie (1551-1581)

Fin stratège et tacticien de talent, Bayin Naung parachève la seconde unification de la Birmanie et donne à ce pays la plus grande extension de toute son histoire. Dès sa jeunesse, il met ses capacités au service du roi Tabinshwethi, son beau-frère, qui, après la prise de Prome, le désigne comme prince héritier et, dans les dernières années de son règne, lui abandonne le pouvoir. En 1551, l'assassinat du roi et un soulèvement général l'obligent à reconquérir les États de son beau-frère. Il prend Prome, Taungu, où il se fait couronner en 1551, Pegu, soumet les Talaing et entreprend d'agrandir son royaume. Il prend Ava en 1555, soumet les États Chan (1556-1559), établit sa suzeraineté sur les Sip Song Panna, sur Chieng Mai, puis oriente ses visées expansionnistes vers les territoires lao et siamois. Il enlève Kampenphet, Sukhothai, envahit deux fois la région de Vientiane, met le siège devant Ayuthia, qu'il prend en 1564 et en 1569. Une série de campagnes victorieuses lui permet d'unifier la Birmanie sous son sceptre, mais ses victoires sont sans cesse remises en question, car les peuples non birmans englobés dans son Empire restent dans un état de révolte chronique. L'unité qu'il crée est donc artificielle et ne peut être maintenue que par la force, ce qu'après sa mort ses successeurs ne pourront faire. Ce grand capitaine, qui se qualifiait lui-même de roi des rois, a uniformisé les poids et mesures, encouragé le commerce, en particulier avec les Européens, fait compiler des ouvrages de droit, embelli Pegu, sa capitale, défendu le bouddhisme et interdit les sacrifices sanglants en faveur des Nat (génies). Les voyageurs européens, fascinés par la magnificence royale, vantèrent la splendeur de son règne sans se rendre compte que ses guerres continuelles désorganisaient le pays et dépeuplaient les campagnes, qui, dès 1567, n'arrivaient plus à subvenir aux besoins en vivres de la population.

— Pierre-Bernard LAFONT

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  • BIRMANIE (MYANMAR)

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    C'est à son beau-frère Bayinnaung, devenu roi en 1551, que revient le mérite d'avoir recouvré sur les Shan les terres birmanes de la plaine centrale. Son talent de stratège mis au service de visées expansionnistes le conduisit à guerroyer jusque sur les terres thaï et à s'emparer de Chiengmai (1560)...