Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BÉELZÉBUL ou BELZÉBUTH

Dans le Nouveau Testament, Béelzébul (traduit en français par Belzébuth ou Belzébul sous l'influence du latin) est mis dans la bouche des pharisiens pour désigner le « prince des démons » (Marc, iii, 22 ; Matth., x, 25 ; etc.). La tradition manuscrite atteste trois variantes du mot : Beelzeboul (dans la majorité des cas), Beezeboul (dans certains manuscrits grecs qui reflète probablement la leçon originale du Nouveau Testament et la prononciation populaire en Palestine) et Beelzeboub (dans la Vulgate et les versions syriaques, qui ont sans doute aligné la lecture sur l'hébreu de II Rois, i, 2).

L'étymologie et la signification du terme sont discutées et malaisées à établir. Dans le IIe Livre des Rois (i, 2), il est fait mention de « Baal Zebub, dieu d'Eqrôn ». Littéralement, la formule signifie « maître (Baal) des mouches », acception que le grec des Septante a adoptée en traduisant par Baal-myia, « Baal-mouche ». Les textes rabbiniques parlent d'un « Seigneur du fumier », évoquant par là le sacrifice offert aux idoles (le verbe zabal est employé dans le sens d'« enfumer »). Il semble cependant que les Évangiles aient conservé le nom primitif Baal-Zebul, « Baal le prince », d'une divinité phénicienne et cananéenne connue. Les tablettes d'Ugarit le confirment : selon le cycle de Baal, on rendait un culte au « Zubulu (prince), Seigneur de la terre ». Au terme de bien des siècles d'évolution et d'influences, ce titre désignera, dans la démonologie juive dont s'inspire le Nouveau Testament, le « prince des démons ». (L'apocalyptique juive, dont, entre autres éléments, relève la démonologie, correspond d'une certaine façon à un mouvement de « remythisation » de l'enseignement biblique traditionnel en Israël.)

— André PAUL

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification