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BÉHANZIN (1844-1906) roi du Dahomey (1889-1894)

Lorsque Glélé, roi du Dahomey, meurt le 29 décembre 1889, son fils, Kondo, lui succède sous le nom de Béhanzin. Il profite de la saison sèche pour préparer son armée à la lutte contre les Français, qui ont reçu des renforts en février 1890. Le 4 mars, une violente attaque des forces dahoméennes sur Cotonou est repoussée. Le 19 avril, Béhanzin en personne, à la tête de plusieurs milliers d'hommes, cerne Porto-Novo mais ne peut emporter la ville d'assaut. Des otages français, pris à Ouidah, sont conduits à Abomey. L'un d'eux décrit ainsi Béhanzin : « Il a quarante ans environ, c'est un nègre admirable, bien pris quoique de taille moyenne. La figure est ouverte, intelligente, le regard franc et droit. » L'échange de ces otages est l'occasion de négociations entre les représentants de la France et Béhanzin. L'accord de Ouidah, conclu le 30 octobre 1890, reconnaît à la France le protectorat sur Porto-Novo, en échange d'une rente annuelle. Les deux parties profitent de ce répit pour se préparer activement à la guerre. Béhanzin dispose de 15 000 hommes armés de fusils et de couteaux-machettes, et de 4 000 amazones pareillement équipées. Il a 5 000 fusils à tir rapide. En face, 800 hommes commandés par le colonel Dodds. La flotte française établit un blocus des côtes pour arrêter les livraisons d'armes aux Dahoméens. Le 23 août, arrivent en renfort 800 légionnaires, deux escadrons de spahis et un détachement du génie. Les troupes françaises envahissent alors le Dahomey. Après avoir repoussé les troupes de Béhanzin à Dogba, elles franchissent l'Ouémé. Au combat de Pokissa, le 4 octobre 1890, les Français capturent trois Allemands et un Belge qui se trouvaient dans les rangs de l'armée dahoméenne et les fusillent. Malgré les combats qui redoublent, les troupes du colonel Dodds continuent leur progression. Le 4 novembre, Béhanzin rassemble toutes ses forces. Mais il est battu, son armée presque totalement détruite (4 000 morts et 8 000 blessés environ) et, le 16 novembre, le colonel Dodds entre dans Abomey en flammes. Béhanzin tente en vain de négocier ; devant l'intransigeance du gouvernement français, il est contraint de reprendre la lutte. Pourtant, en signe de conciliation, il a livré 5 canons, 150 fusils, puis à nouveau, 4 canons et 476 fusils. Traqué, Béhanzin se livre en janvier 1894. Déporté à la Martinique, puis en Algérie, il meurt à Blida, le 10 décembre 1906, sans jamais avoir été autorisé à revoir sa patrie. En avril 1928, sa dépouille sera solennellement inhumée à Djimé, son pays natal.

On rapproche souvent Béhanzin de Vercingétorix en raison de la bravoure dont tous deux ont su faire preuve alors qu'ils résistaient à l'envahisseur.

— Alfred FIERRO

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale

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