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BEHAVIORISME

La conception « stimulus-réponse », forme typique du behaviorisme

Enregistrement d'un comportement de caractère émotionnel - crédits : Encyclopædia Universalis France

Enregistrement d'un comportement de caractère émotionnel

Lorsqu'on examine avec quelque recul la conception que Watson et ses continuateurs se font du comportement, on voit clairement qu'ils considèrent le plus souvent ce terme comme étant l'équivalent de « réponse » ou de « réaction ». Ces deux derniers termes impliquent nettement que le comportement pris en considération se produit en présence d'un événement défini de l'environnement, qui est appelé « stimulus ». La question de savoir ce qu'est au juste un stimulus ne peut en aucun cas recevoir une réponse simple en psychologie. Toutefois, le behaviorisme tend à simplifier le problème en disant, de façon en quelque sorte circulaire, que le stimulus est ce qui, dans l'environnement, détermine la réponse.

De la concomitance on glisse, en effet, aisément à la causalité et l'on pourra dire que le stimulus « produit », « provoque » ou « déclenche » la réponse. Une expression plus faible, et donc préférable, consiste à dire que le stimulus « suscite » (en anglo-américain evokes) la réponse. Cette façon de conceptualiser le comportement, qui est étroitement apparentée à l'idée de «  réflexe », bien que ce terme ne soit pas employé de façon extensive par les behavioristes, conduit à ce que l'on désigne souvent par l'expression de « théorie S-R », ou « stimulus-réponse ». Il est plus approprié de parler de « conception S-R », étant donné qu'il s'agit là d'une position épistémologique plutôt que d'une théorie à proprement parler. Dans cette conception, l'objet de la psychologie se trouve être précisément l'étude des relations entre les stimulus et leurs réponses.

Une première démarche possible consiste alors à tenter d'identifier des réponses et à repérer les stimulus qui les suscitent de façon régulière. Watson la met en œuvre partiellement dans ses recherches sur le problème des émotions. Critiquant la méthode de William James, qu'il considère comme essentiellement introspective, il s'en tient à la notion de « réponse émotionnelle », la seule, selon lui, qui permette une étude objective et expérimentale. Il renonce assez rapidement à expérimenter sur des adultes, dont les réactions émotionnelles sont trop complexes, et ne craint pas, dans son laboratoire, de soumettre de très jeunes sujets à des stimulations fortes ; elles lui permettent d'isoler trois grandes classes de réactions émotionnelles primitives, qu'il rapporte à la peur, à la colère et à l'amour – « dans un sens plus large qu'il n'est habituel de l'employer ».

La recherche des stimulus qui suscitent des réponses de façon innée peut donc être une des démarches du behaviorisme S-R. Elle sera réinventée et développée plus tard par les éthologistes de l'école «  objectiviste », qui, dans un contexte théorique quelque peu différent, l'appliqueront avec succès à l'étude des comportements instinctifs chez l'animal et, avec plus de risque théorique, à l'enfant ou à l'homme. Toutefois, ni Watson ni les behavioristes qui le suivent ne mettent au centre de leurs investigations ce type de relations stimulus-réponse, qui est pourtant parmi les plus stables. En dépit de l'hommage qu'il rend à Darwin, dont il qualifie les descriptions de « tout à fait objectives et behavioristes », Watson s'écarte de lui et s'oppose à William James au sujet de l'extension des activités instinctives chez l'homme.

Ce qui va demeurer durant plusieurs décennies au centre de la psychologie behavioriste est l'ensemble des phénomènes d'apprentissage. D'emblée, Watson fait siennes les découvertes de Pavlov et de son école : il les réinterprète, les intègre à sa conception et pousse à ce qu'elles[...]

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Ivan Petrovitch Pavlov - crédits : Bettman/ Getty Images

Ivan Petrovitch Pavlov

Enregistrement d'un comportement de caractère émotionnel - crédits : Encyclopædia Universalis France

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