BELGIQUE Géographie
Capitale | Bruxelles |
Langues officielles | Allemand, français, néerlandais |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
11 870 000 (2024) |
Superficie |
30 689 km²
|
La formation de l'espace économique
Alors qu'au xixe siècle la Wallonie fut un foyer majeur, et très précoce, de la révolution industrielle sur le continent européen, tandis que la Flandre subissait une forte crise économique, la situation s'est inversée après la Seconde Guerre mondiale. La Wallonie, après la fermeture des charbonnages, a perdu de larges pans de son industrie lourde et souffre d'une trop faible diversification de son secteur des services, alors que la Flandre s'est appuyée sur une forte croissance industrielle durant la seconde moitié duxxe siècle. Au centre du pays, l'économie de la Région de Bruxelles-Capitale, devenue un pôle de services majeur au niveau européen, diffuse sur une vaste aire métropolitaine qui déborde largement sur les Régions flamande et wallonne.
Les héritages proto-industriels et la révolution industrielle
Au moment de l'indépendance, en 1830, la carte économique de la Belgique était encore très semblable à celle du Moyen Âge et des Temps modernes : fortes densités et intensité de l'urbanisation dans le triangle Bruxelles-Louvain-Anvers et en Flandre intérieure, où les villes encadraient une proto-industrie rurale linière. Cette dernière s'est effondrée dans les années 1840 du fait de la concurrence anglaise et du désintérêt du grand capital belge, qui s’est tourné vers le charbon et l'industrie lourde. Cela a précipité la Flandre dans une crise profonde. Toutefois, l'industrie du coton est apparue à Gand à partir du début du xixe siècle, tandis que l'industrie de la laine se développait alors dans la région de Verviers.
C'est le sillon wallon qui fut le lieu principal d'une révolution industrielle précoce, associant le charbon et la métallurgie lourde. L'extraction artisanale de la houille, qui remontait au Moyen Âge, était complétée par un artisanat métallurgique (clouterie dans la région de Charleroi, armurerie à Liège, etc.) ou par la verrerie (autour de Charleroi). À partir du début du xixe siècle, la grande industrie métallurgique s’est concentrée sur le charbon, sauf dans le Borinage (à l'ouest de Mons), où l'extraction charbonnière est restée plus exclusive. Cette croissance industrielle fut largement contrôlée par les banques d'affaires, implantées à Bruxelles. Face à cette modernisation, les anciennes forges au charbon de bois des vallées forestières de l'Ardenne et de l'Entre-Sambre-et-Meuse disparurent vers 1850.
Bruxelles, très tôt, et Anvers, après 1880, ont aussi connu un fort essor industriel, dans les secteurs axés sur les biens de consommation et les industries technologiques de la fin du xixe siècle – qui requéraient une main-d'œuvre spécialisée et diversifiée – ou dans les secteurs de transformation des matières premières importées (Anvers).
Les structures industrielles orientées vers les produits semi-finis, mises en place au xixe siècle, évoluèrent assez peu au cours de l'entre-deux-guerres. Elles furent alors complétées par la mise en exploitation du bassin charbonnier profond du moyen Limbourg. Mais on observait déjà à ce moment un début de glissement de l'industrie vers le nord du pays, surtout dans l'axe métropolitain central. Ainsi, l'industrie de montage automobile apparut entre les deux guerres, tant en périphérie bruxelloise que dans la zone portuaire d'Anvers.
L'après-Seconde Guerre mondiale
Les besoins en énergie et en biens d'équipement à la sortie de la guerre ont revigoré un temps (bref) les charbonnages et l'industrie lourde wallonne, qui avaient été frappés durement par la crise des années 1930. Mais, à la fin des années 1950, la crise charbonnière s'est installée. L'arrivée massive, à partir de 1959, de capitaux étrangers, encouragée par des lois d'expansion économique destinées spécifiquement à les attirer[...]
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Écrit par
- Christian VANDERMOTTEN : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
Classification
Médias