- 1. Des Romains aux Carolingiens
- 2. Les cités médiévales
- 3. La vitalité économique
- 4. Ducs de Bourgogne et princes de Habsbourg
- 5. Le soulèvement contre Philippe II
- 6. Sous la domination espagnole
- 7. Sous le gouvernement autrichien
- 8. La parenthèse française et hollandaise (1795-1830)
- 9. La Belgique unitaire
- 10. Bibliographie
BELGIQUE Histoire
Les cités médiévales
Les domaines royaux
Une fois les Vikings hors d'état de nuire, la société se mit à revivre. Dès avant l'an 1000 apparurent les signes de l'expansion démographique qui devait durer jusqu'en 1350. Dans les régions belges, ce phénomène se manifesta par l'augmentation du nombre de hameaux autour des villages et autour des dépendances des monastères, par l'extension des enceintes fortifiées et par la présence d'églises toujours plus nombreuses dans les villes. Le commerce se développa également. Le « rôle d'emplacements » sur le marché de Londres vers l'an 1000 mentionnait les marchands venus de Flandre comme « des gens de Baudouin » (comte de Flandre) et ceux de la vallée de la Meuse, du Brabant, comme des « gens de l'Empire ». Ces commerçants vendaient le surplus des produits fabriqués dans leur région d'origine : draps de Flandre et dinanderie de la Meuse, une constante qui durera mille ans. Leurs activités s'étendaient sur terre et sur mer jusqu'en Pologne et jusqu'à Kiev. Les comtes et princes-évêques locaux ne faisaient qu'encourager ce commerce.
Aux confins du royaume de Francie occidentale et du Saint Empire se développèrent, à partir des ixe, xe et xie siècles, des entités politiques indépendantes qui, sous l'influence des forces centrifuges et malgré les liens féodaux, avaient acquis un pouvoir de fait et menaient leur propre politique internationale et économique. De la monarchie française dépendait le comté de Flandre, du Saint Empire, des comtés de Hainaut, de Namur et de Luxembourg, les duchés de Brabant et de Limbourg. À Liège, l'évêque Notger fut investi en 980 par l'empereur Otton II du pouvoir temporel. La principauté de Liège sut conserver son indépendance pendant plus de mille ans, jusqu'à la Révolution française (1795).
Les comtes de Flandre réunirent sous leur autorité de nombreux territoires pour en faire un État féodal unique, qui, au cours des siècles, usa de sa force militaire pour s'étendre. Cet essor atteignit son apogée sous Philippe d'Alsace (1168-1191). La Flandre royale était maîtresse de très vastes domaines à l'ouest de l'Escaut ; elle s'étendait jusqu'à la Canche avec comme villes principales Arras, Aire, Saint-Omer, Lille, Douai, Orchies, Gand, Bruges et Ypres. À l'est de l'Escaut, la Flandre « impériale » comprenait notamment le pays d'Alost, les seigneuries de Termonde et de Bornhem. Les comtes de Flandre étendirent d'abord leur territoire vers le sud jusqu'à ce qu'ils rencontrent leurs pairs de Normandie. Puis ils déferlèrent sur la rive droite de l'Escaut et contraignirent le Saint Empire à les accepter comme vassaux. Ce furent surtout les rois de France qui dans leur politique de centralisation du pouvoir misèrent sur ces fiefs mouvants du royaume. Alors que Philippe II Auguste réussit en 1214 à briser le pouvoir comtal de Flandre, mais laissa en place l'administration locale, Philippe IV le Bel voulut simplement annexer la Flandre à la France. La population, sous l'égide de ses comtes, Guy de Dampierre et Robert de Béthune, se révolta et la France perdit l'âpre bataille des Éperons d'or (1302). Pendant la guerre de Cent Ans, la bourgeoisie commerçante de Flandre (Jacques d'Artevelde) réussit à rester neutre afin de préserver l'industrie du drap flamand, dépendante de la laine anglaise. Dans le domaine socio-économique, l'opposition de classe entre patrons et ouvriers s'intensifia au moment même où les métiers luttaient avec succès pour obtenir une plus large part du pouvoir, mais où la conjoncture économique se détériorait (vers 1320). Le dernier comte de Flandre, Louis de Male, avait donné sa fille Marguerite en mariage au Valois Philippe le Hardi, duc[...]
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Écrit par
- Guido PEETERS : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
Classification
Médias