- 1. Des Romains aux Carolingiens
- 2. Les cités médiévales
- 3. La vitalité économique
- 4. Ducs de Bourgogne et princes de Habsbourg
- 5. Le soulèvement contre Philippe II
- 6. Sous la domination espagnole
- 7. Sous le gouvernement autrichien
- 8. La parenthèse française et hollandaise (1795-1830)
- 9. La Belgique unitaire
- 10. Bibliographie
BELGIQUE Histoire
Ducs de Bourgogne et princes de Habsbourg
Le cadre institutionnel
Il est de tradition de considérer l'arrivée au pouvoir des ducs de Bourgogne en Flandre (1385), puis dans les autres régions belges, ainsi que la période de leurs successeurs les Habsbourg, comme des apogées de l'histoire de la Belgique. Certes, au point de vue institutionnel, dynastique, la centralisation d'en haut, l'union personnelle de diverses régions sous les Bourguignons, le caractère monarchique du système ont contribué à l'idée d'un sentiment national. Mais, sur le plan économique et artistique, la période de 1385 à 1585 ne fait preuve d'aucune continuité. Le gothique tardif se maintint longtemps aux Pays-Bas, et la Renaissance se situa vers 1520. Dès 1450, le développement du capitalisme commercial s'accéléra, marquant profondément la société de ce temps avec le déclin de Bruges et l'essor d'Anvers. Cette transformation, sans l'intervention du pouvoir central, fut pour beaucoup dramatique, notamment dans les villes de Flandre. À la mort du comte de Flandre Louis de Male (1384), sa fille Marguerite et son gendre Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, lui succédèrent. Marguerite était une riche héritière : Flandre, Malines, Artois, Franche-Comté. Philippe le Hardi fut un diplomate habile qui tissa des liens matrimoniaux entre sa famille et les Wittelsbach qui gouvernaient le Hainaut, la Hollande et la Zélande et réussit à acquérir pour sa maison la succession brabançonne. Ce fut son petit-fils, Philippe le Bon, qui en récolta les bénéfices ; grand-duc d'Occident, il devint prince de Hainaut, Hollande et Zélande (1428), de Namur (1429), de Brabant (1430), de Luxembourg (1444). Les principautés de Liège, d'Utrecht et de Cambrai furent pourvues d'évêques qui lui étaient favorables. Tout ce remaniement n'impressionnait pas la masse de la population. Les riches bourgeois cherchèrent à imiter les fastes de la cour. Les ducs de Bourgogne instaurèrent aussi progressivement des institutions centrales dans les provinces, tout en conservant les institutions locales. L'administration centrale atteignit sous Charles le Téméraire une première apogée. Mais sa mort devant Nancy (1477) remit tout en question, et sa fille Marie de Bourgogne dut consentir de grands privilèges à toutes les provinces. Toutefois, la tendance à la centralisation fut reprise par l'époux de Marie de Bourgogne, Maximilien Ier de Habsbourg, par son fils Philippe le Beau et par Charles Quint, jusqu'à ce que celui-ci concrétisa en 1548 l'union des dix-sept provinces dans le cercle de Bourgogne, largement indépendant du Saint Empire. Charles Quint dota les provinces de conseils (Conseil d'État, Conseil privé et Conseil des finances), dans lesquels siégeaient, outre des juristes, la noblesse « nationale », qui se considérait comme représentant et défendant le peuple auprès du prince. Philippe le Bon avait instauré les états généraux (1464) pour ses « pays de par-deçà » ; cette institution débattait de politique générale et accordait les aides nécessaires pour les guerres. Sous Philippe le Bon, les finances de l'État furent en équilibre ; comme le disaient les adages : « Le prince doit vivre du sien », et « que notre gracieux seigneur entretienne son État sur son propre domaine ». Ce domaine du prince était soigneusement géré, aussi bien pour ce qui est de l'affermage des terres arables, des prairies et des bois que des taxes et autres impositions seigneuriales. Tout cela présentait de grands avantages : le souverain était moins tributaire des États régionaux. Les baillis des domaines, étant fonctionnaires ducaux, jouèrent le rôle de banquiers du souverain, épargnant à celui-ci d'avoir à verser des intérêts élevés aux Lombards.
Les conditions matérielles
La chute de Constantinople[...]
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Écrit par
- Guido PEETERS : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
Classification
Médias