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BELGIQUE La période contemporaine

Nom officiel

Royaume de Belgique (BE)

    Chef de l'État

    Le roi Philippe (depuis le 21 juillet 2013)

      Chef du gouvernement

      Alexander De Croo (depuis le 1er octobre 2020)

        Capitale

        Bruxelles

          Langues officielles

          Allemand, français, néerlandais

            Article modifié le

            Après la question royale (1945-1950) et la question scolaire (1950-1958), la Belgique se trouve confrontée, à partir des années 1960, à la montée des enjeux linguistiques et régionaux. Son histoire se confond dès lors avec un long processus de réformes institutionnelles, ponctué de multiples étapes, qui se traduit par l'affaiblissement progressif de l'État central et le renforcement simultané des communautés et des régions. Du point de vue politique, ce demi-siècle est caractérisé par une instabilité institutionnelle chronique et, du point de vue économique, par une dépendance croissante à l'égard de centres de décision extérieurs.

            Belgique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Belgique : carte administrative

            Belgique : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Belgique : drapeau

            L'État unitaire à l'épreuve

            Trois années décisives

            Autour de 1960 se produisent à un rythme rapide et dans divers domaines des événements et évolutions de grande portée pour le royaume. Le 25 novembre 1958, les dirigeants des trois grands partis (social-chrétien, socialiste et libéral) signent un important accord de compromis politique, le Pacte scolaire, et mettent ainsi un terme à l'affrontement qui opposait depuis plusieurs années catholiques et anticléricaux sur le statut et le financement des réseaux d'enseignement.

            Dans le même temps s'opère la résurgence à visage découvert du mouvement flamand, qui avait été contraint à la discrétion au lendemain de la Libération. C'est le fait essentiellement d'une jeune génération, très préoccupée par la francisation de la population qui se poursuit dans l'agglomération bruxelloise ainsi qu'en divers endroits le long de la frontière linguistique, et qui en appelle à une nouvelle législation sur l'emploi des langues dans l'administration et dans l'enseignement principalement.

            Retour de colons belges du Congo, 1960 - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

            Retour de colons belges du Congo, 1960

            À partir des émeutes de Léopoldville de janvier 1959, des partis politiques congolais de formation récente revendiquent l'indépendance. Au terme d'une évolution très rapide des positions du gouvernement belge, cette indépendance est acquise le 30 juin 1960. Ses lendemains immédiats sont marqués par une grave crise au Congo même, menant à l'internationalisation de celle-ci, avec intervention sur place des Nations unies. En 1962, ce sera au tour des territoires sous tutelle, Ruanda et Urundi, d'accéder à l'indépendance.

            Un des événements majeurs de l'époque se situe au cœur de l'hiver de 1960-1961 : il s'agit de la grande grève en opposition à un important projet de loi du gouvernement Eyskens. La coalition des sociaux-chrétiens et des libéraux, qui était alors au pouvoir, avait jugé habile de fondre en un seul projet de loi diverses dispositions d'expansion économique, de progrès social et de redressement financier.

            Le Parti socialiste, à ce moment dans l'opposition, et les organisations qui lui sont proches mènent une vigoureuse campagne contre ce projet de « loi unique ». Le déclenchement de la grève est toutefois spontané. Le mouvement se localise rapidement dans les centres industriels de Wallonie, sa direction étant alors assumée par un Comité de coordination des régionales wallonnes de la Fédération générale du travail de Belgique (F.G.T.B.), le syndicat de tendance socialiste.

            Au début de janvier 1961, le dirigeant syndicaliste liégeois André Renard relance le mouvement sur les mots d'ordre de fédéralisme et de réformes de structure. On assiste ainsi à une réaffirmation des positions du mouvement wallon dans le sens où il s'était déjà exprimé dans la Résistance, au lendemain de la Libération et au moment de la question royale.

            Conjuguant leurs effets avec ceux des revendications du mouvement flamand en matière culturelle et linguistique, ces positions conduisent la nouvelle majorité gouvernementale constituée au lendemain des élections anticipées de mars 1961 et composée des sociaux-chrétiens et des socialistes à préparer une[...]

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            Écrit par

            • : directeur général du Centre de recherche et d'information socio-politiques
            • : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Belgique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Belgique : carte administrative

            Belgique : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Belgique : drapeau

            Retour de colons belges du Congo, 1960 - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

            Retour de colons belges du Congo, 1960