BELGIQUE La période contemporaine
Nom officiel | Royaume de Belgique (BE) |
Chef de l'État | Le roi Philippe (depuis le 21 juillet 2013) |
Chef du gouvernement | Alexander De Croo (depuis le 1er octobre 2020) |
Capitale | Bruxelles |
Langues officielles | Allemand, français, néerlandais |
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Le fédéralisme à l'épreuve
Le nouveau programme flamand
La portée des réformes institutionnelles décidées en 2001 s'avère très limitée. Elles sont loin de répondre aux revendications formulées au printemps de 1999 par la majorité du Parlement flamand. Ces revendications visaient à accroître de façon importante le domaine des compétences des communautés et des régions et à leur accorder, par le biais de l'autonomie fiscale, des moyens financiers accrus en proportion. Parmi les secteurs soustraits à l'autorité fédérale figureraient les soins de santé et les allocations familiales, c'est-à-dire des secteurs du système de sécurité sociale instauré à la Libération et placé sous la gestion commune des interlocuteurs sociaux. Enfin, la nouvelle architecture institutionnelle proposée distinguerait deux États fédérés, la Flandre et l'État fédéré francophone, et deux territoires fédérés, la Région de Bruxelles-Capitale et la Communauté germanophone, ces deux derniers disposant de prérogatives moins étendues, et sur lesquels les deux États fédérés auraient un droit de regard commun.
Le Parlement flamand avait adressé ses résolutions au Parlement wallon et au Parlement de la Communauté française qui y avaient opposé une fin de non-recevoir. Tandis que plusieurs partis flamands adoptent des positions confédéralistes, voire indépendantistes, les partis francophones refusent d'envisager des réformes institutionnelles si importantes.
L'opposition francophone au programme flamand est notamment motivée par les menaces sur l'unité du système de sécurité sociale et sur le statut de la Région de Bruxelles-Capitale. Les revendications flamandes, quant à elles, se fondent notamment sur l'opinion, largement répandue en Flandre, que les transferts financiers entre régions sont excessifs et se font à son détriment.
L'évolution du paysage politique se poursuit. Plusieurs partis changent de dénomination. Dès 1994, le Parti réformateur libéral, une lointaine émanation de l'aile francophone du P.L.P., forme avec le F.D.F. une fédération élargie ensuite à une dissidence sociale-chrétienne, le Mouvement des citoyens pour le changement. L'ensemble ainsi constitué prend en 2002 le nom de Mouvement réformateur (M.R.). Les libéraux flamands se sont eux aussi ouverts à des transfuges d'autres partis et ont pris en 1992 le nom de Vlaamse Liberalen en Democraten (V.L.D. ; Open V.L.D. à partir de 2007).
En 2001, le C.V.P. se transforme en Christen-Democratisch en Vlaams (C.D.&V.), intégrant lui aussi le qualificatif « flamand » (Vlaams) dans son nom, tout en conservant une référence chrétienne explicite, ce qui n'est pas le cas du Parti social-chrétien qui, en 2002, adopte le nom de Centre démocrate humaniste (C.D.H.). Quant au Vlaams Blok, il devient en 2004 le Vlaams Belang (V.B.), après la condamnation d'associations proches de lui pour infraction à la loi réprimant le racisme et la xénophobie.
Le système électoral (scrutin de liste avec répartition proportionnelle des sièges) ne fait pas obstacle à la multiplication des partis : en 1960, cinq formations différentes détenaient des sièges à la Chambre ; en 2014, ce nombre est passé à treize (dont quatre disposent de trois sièges en plus). La scission linguistique des trois grands partis ne rend donc compte que partiellement du phénomène.
Aux élections fédérales de juin 2007, le M.R. supplante le P.S., jusqu'alors premier parti de Wallonie. Les dirigeants libéraux y ont vu un déplacement du centre de gravité politique de la région. Mais, dès les élections régionales de juin 2009, le P.S. reconquiert sa place de premier parti wallon.
Le véritable changement du centre de gravité politique se situe en Flandre, qui est beaucoup plus instable électoralement que la Wallonie. Aux élections fédérales de juin 2010, c'est[...]
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Écrit par
- Jean FANIEL : directeur général du Centre de recherche et d'information socio-politiques
- Xavier MABILLE : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias