BELGIQUE La période contemporaine
Nom officiel | Royaume de Belgique (BE) |
Chef de l'État | Le roi Philippe (depuis le 21 juillet 2013) |
Chef du gouvernement | Alexander De Croo (depuis le 1er octobre 2020) |
Capitale | Bruxelles |
Langues officielles | Allemand, français, néerlandais |
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Une société en évolution
À partir de 1991, les entreprises publiques ont été l'objet de réformes importantes, dont la plupart sous forme de privatisations. Cette évolution obéit à une double contrainte, l'une conditionnée par le contexte européen, qui étend progressivement la concurrence à de nouveaux secteurs d'activité, l'autre par les difficultés budgétaires de l'État, qui incitent ce dernier à limiter ses interventions et à trouver de nouvelles ressources en vendant certains actifs. La faillite en 2001 de la compagnie d'aviation Sabena, société d'économie mixte dont la création remonte à 1925, est la plus grande faillite de l'histoire de Belgique.
Concernant les finances publiques, la dette a culminé à 138 p. 100 du P.I.B. en 1993. Les économies dans la sécurité sociale et la fonction publique et les privatisations ont permis de ramener ce taux à 87 p. 100 en 2007. L'effort que l'État a consenti en faveur des quatre plus grandes banques lors de la crise bancaire de 2008, ainsi que les réformes fiscales opérées auparavant en faveur des entreprises et des contribuables, en particulier des couches supérieures, expliquent que l’endettement est remonté, pour s’établir à 107 p. 100 en 2014.
Pour un grand nombre de personnes, le travail professionnel et le revenu qu'il procure ont été, du fait des crises successives, frappés de formes de précarisation. Le chômage de masse (12 p. 100 en 2013) est une réalité diversement répartie : inférieur à 10 p. 100 en Flandre, il avoisine 16 p. 100 en Wallonie et dépasse 20 p. 100 à Bruxelles. La différenciation des politiques régionales de l’emploi s’est accrue, la Flandre cherchant prioritairement à relever le taux d’emploi des travailleurs âgés, tandis que le chômage des jeunes constitue la principale préoccupation des deux autres régions.
Le modèle social belge conserve ses principaux traits spécifiques, mais de nettes évolutions sont à l’œuvre. Le système de sécurité sociale est l'objet de revendications diverses : les unes, émanant de milieux politiques flamands, visent à transférer certains secteurs sous l'autorité des communautés et des régions (ce qui est advenu pour les allocations familiales), les autres visent à diverses formes de privatisation. Sous l’effet, notamment, des orientations budgétaires et sociales déterminées au niveau européen, l’allongement de la durée de la carrière devient une priorité politique et, dans la lignée de différentes réformes, le gouvernement fédéral de Charles Michel décide en 2014 de porter l’âge de la retraite de soixante-cinq à soixante-sept ans à l’horizon de 2030. L’accès à l’assurance-chômage est devenu plus restrictif, les montants versés diminuent plus rapidement, le contrôle des chômeurs a été renforcé et le caractère illimité dans le temps du versement des indemnités – singularité belge – a été partiellement aboli, certains chômeurs étant désormais confrontés à une situation de fin de droits.
Si le principe de l'indexation automatique des rémunérations et des prestations sociales est maintenu, son application a été suspendue à plusieurs reprises par les gouvernements de droite au début des années 1980 et en 2015.
La concertation sociale menée tous les deux ans au niveau interprofessionnel par les représentants syndicaux et patronaux connaît des tensions et des échecs. L’exigence de modération salariale, les réformes sociales adoptées par les gouvernements successifs et le mécontentement qu’elles provoquent, ainsi que la raréfaction des marges budgétaires disponibles pour favoriser des accords rendent la conclusion de ceux-ci impossible à différentes reprises.
Un taux de syndicalisation élevé (plus de 60 p. 100) et croissant (cas unique dans l’U.E.) et une capacité de mobilisation qui demeure[...]
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Écrit par
- Jean FANIEL : directeur général du Centre de recherche et d'information socio-politiques
- Xavier MABILLE : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias