BELGIQUE La période contemporaine

La Belgique sur la scène internationale

La Belgique est un des six États fondateurs des Communautés européennes. Elle appartient toujours, au sein de l'U.E., au cercle des États liés par les coopérations les plus poussées, qu'il s'agisse de l'accord de Schengen ou de la monnaie européenne.

Le consensus pro-européen qui règne parmi les partis politiques belges a été quelque peu mis à l’épreuve par l’opposition, dès 2012, des deux principaux syndicats et de nombreuses associations à la ratification par la Belgique du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (ou « Pacte budgétaire européen »). Toutes les assemblées parlementaires du pays ont toutefois entériné ce texte en 2013 à une très large majorité. En revanche, les négociations autour du projet de Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (T.T.I.P.) entre l’U.E. et les États-Unis suscitent des inquiétudes dans la société civile et dans certaines formations politiques.

Au sein de l'O.T.A.N., la Belgique – qui a mis fin à la conscription en 1992 – participe, avec des moyens en proportion de sa propre dimension, aux opérations décidées lors de la guerre du Golfe ou des événements consécutifs à la dislocation de la Yougoslavie et aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Au début du xxi^e siècle, les confédérations syndicales et de nombreuses associations belges participent activement aux activités du mouvement altermondialiste, dont les forums sociaux mondiaux et européens. En raison de son poids dans le mouvement syndical international de tendance chrétienne, la Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (C.S.C.) a contribué activement à la naissance de la Confédération syndicale internationale (C.S.I.), en 2006.

L’activité internationale de la Belgique se traduit par la présence de certains de ses ressortissants à des postes importants : secrétaires généraux de l’O.T.A.N. (Paul-Henri Spaak et Willy Claes), commissaires européens influents, président de la Banque européenne d’investissement (2000-2011), directeur de l’Organisation internationale du travail (1989-1999) ou président du Comité international olympique (2001-2013). Dans la période récente, Herman Van Rompuy (C.D.&V.), alors Premier ministre, a été choisi pour inaugurer le poste de président permanent du Conseil européen, fonction qu’il a occupée de 2010 à 2014. Son successeur à la tête du gouvernement, Yves Leterme (C.D.&V.), a exercé la fonction de secrétaire général adjoint de l’Organisation de coopération et de développement économiques (O.C.D.E.) de 2011 à 2014. Le magistrat Serge Brammertz est procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (T.P.I.Y.) depuis 2008. Autre juriste, Olivier De Schutter a été rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation de 2008 à 2014. En 2015, Éric Toussaint, membre du conseil international du Forum social mondial et porte-parole du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde a été nommé par le Parlement grec coordinateur scientifique de la Commission pour la vérité sur la dette grecque.

La Belgique a continué d'entretenir des relations suivies mais parfois houleuses avec les États d'Afrique centrale qui furent sous sa juridiction et tout particulièrement avec la République démocratique du Congo. Le retentissement, en Belgique même, des événements les plus tragiques survenus au Congo et au Rwanda est attesté par l'importance unanimement reconnue des travaux menés en 1997 par la commission d'enquête parlementaire sur les événements rwandais de 1994 ainsi que des travaux de la commission d'enquête parlementaire (2000-2001) chargée de déterminer les circonstances exactes de l'assassinat du leader indépendantiste congolais Patrice Lumumba en 1961.[...]