BÉNIN
Nom officiel | République du Bénin (BJ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Patrice Talon (depuis le 6 avril 2016) |
Capitale | Porto-Novo 1
|
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
13 844 000 (2024) |
Superficie |
114 763 km²
|
Longtemps considérée comme « l'enfant malade de l'Afrique » en raison de son instabilité chronique, la république du Bénin s'est révélée au tournant des années 1980-1990 un pays pionnier du mouvement de démocratisation en Afrique. Initiateur de la vague des conférences nationales qui ont ensuite été expérimentées par une douzaine de pays du continent, l'ex-Dahomey est devenu un laboratoire du changement politique au sud du Sahara, après avoir connu dix-sept ans d'un régime militaire d'inspiration marxiste-léniniste.
Les fondements géographiques et historiques
Le pays et les hommes
Situé entre le géant nigérian et le minuscule Togo, le territoire du Bénin se présente comme un couloir d'environ 700 kilomètres de longueur, avec une étroite façade maritime (125 km) qui s'ouvre au nord sur deux pays sahéliens, le Burkina Faso et le Niger. Avec une superficie de 112 622 kilomètres carrés et 8,7 millions d'habitants en 2009, il s'agit d'un des pays les moins étendus et les moins peuplés d'Afrique. La densité démographique (78 hab./km2), faible dans les régions septentrionales (moins de 30 hab./km2), est beaucoup plus forte sur la côte (plus de 200 hab./km2, et jusqu'à 8 000 dans le département littoral) où se situent les capitales économique (Cotonou) et politique (Porto-Novo).
Cinq ensembles naturels peuvent être distingués du sud au nord : la zone côtière, constituée d'un cordon lagunaire sablonneux, très fertile, qui concentre une large part de l'activité économique du pays ; le riche plateau de la « terre de barre », constitué d'argiles rouges propices à l'agriculture ; les plateaux centraux, composés de savane herbeuse et de petites collines, qui couvrent les trois quarts du pays ; les régions montagneuses de la chaîne de l'Atakora qui, dans le nord-ouest, culminent à 658 mètres d'altitude ; enfin, les plaines du Borgou qui déclinent vers la vallée du Niger et participent, depuis la fin des années 1970, au boom de la production cotonnière. En fait, par-delà ces distinctions topographiques, le Bénin est marqué par la permanence d'un clivage nord-sud qui se manifeste au niveau humain, économique, culturel et politique.
Les régions septentrionales sont majoritairement musulmanes. Au nord-est, le Borgou est essentiellement peuplé de Baatombu (environ la moitié de la population de la région), communément appelés Bariba ; de Peul (ou Fulbé), socialement marginalisés ; de Haoussa venus des confins du Nigeria et de populations dendi, issues du groupe linguistique songhaï-zarma. Dans l'Atakora, les Somba (ou Betammaribé), majoritaires, ont été rejoints au cours des siècles par d'autres groupes de la famille gour : Gourmantché, Berba, Natemba, Pila-Pila... Les régions du centre et du sud, par contraste, sont majoritairement chrétiennes et animistes, habitées par des populations qui appartiennent, pour la plupart, à la grande famille linguistique kwa. Parmi celles-ci, deux groupes se distinguent : d'une part, les Yoruba islamisés (appelés « Nago ») qui sont arrivés du Nigeria (Oyo, Ife) par vagues successives à partir du xiie siècle et qui dominent aujourd'hui le commerce d'import-export. Principalement implantés dans le sud-est, ils ont influencé les Holli, les Mahi et les Dassa dans le Moyen-Bénin, ainsi que les Sahoué installés dans le Mono. D'autre part, on trouve des populations relevant du grand ensemble Adja-Éwé, venues de l'ouest, qui ont essaimé dans le Sud-Bénin à partir du xvie siècle et ont fondé de puissantes entités politiques. Les Fon, longtemps hégémoniques en raison de la prééminence du royaume d'Abomey, en constituent le groupe le plus important (39 % de la population totale, recensement de 2002). Ils se sont longtemps heurtés aux Goun de la région[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Richard BANÉGAS : professeur de science politique au Centre d'études des relations internationales de la Fondation nationale des sciences politiques, Sciences Po
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
BÉNIN, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ABOMEY
- Écrit par Pierre VENNETIER
- 291 mots
- 1 média
Au xviiie siècle, Abomey devint la capitale d'un royaume noir dont les souverains successifs agrandirent leur domaine par des guerres renouvelées contre leurs voisins, surtout les Yoruba (ou Nago). L'un des plus puissants fut Ghézo (1818-1858), bon organisateur et grand chef militaire, dont le vaste...
-
ATAKORA
- Écrit par Marie-Christine AUBIN
- 284 mots
- 1 média
Ensemble montagneux situé dans le nord-ouest du Bénin. L'Atakora est une série de crêtes de type appalachien, composées de grès et de quartzites paléozoïques, aux sommets plats, dont l'altitude varie de 500 à 800 mètres. Les chaînes orientées nord-est - sud-ouest varient en largeur de 5 à 80 kilomètres...
-
COTONOU
- Écrit par Pierre VENNETIER
- 523 mots
- 1 média
Bien qu'elle n'en soit pas la capitale officielle (qui est Porto-Novo, établie par la Constitution et siège du pouvoir législatif), Cotonou est la première ville du Bénin, avec une population de 761 137 habitants en 2006. Elle s'étend sur des terrains qui avaient été cédés à la France...
-
DAHOMEY ROYAUME DU (XVIIIe-XIXe s.)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 693 mots
Danxomé, ou Dahomey comme l'appelèrent les colons, fut un royaume de l'Ouest africain qui s'épanouit aux xviiie et xixe siècles, dans la région qui correspond aujourd'hui au sud du Bénin. Au début du xviie siècle, trois frères se disputent le royaume d'Allada, qui a prospéré,...
- Afficher les 9 références