BENMORÉITE
Dans la classification des séries volcaniques alcalines sodiques, le nom de benmoréite s'applique à des laves intermédiaires entre les trachytes et les roches plus basiques (mugéarites, hawaiites, basaltes alcalins). Le terme de benmoréite a été proposé en 1964 par C. E. Tilley et I. D. Muir, la localité type étant le Ben More (île de Mull, Écosse). En toute rigueur, il ne s'applique qu'à des laves sodiques (K2O/Na2O < 0,5), dont l'indice de différenciation (somme des masses des minéraux « blancs » : quartz ou feldspatoïdes + orthoclase + albite, calculées par la méthode de la norme C.I.P.W.) est compris entre 65 et 75 ou 80. Les roches équivalentes des séries volcaniques alcalines potassiques (K2O/Na2O > 0,5) sont appelées tristanites ou benmoréites potassiques, et celles des séries alcalines fortement sous-saturées en silice (contenant des feldspathoïdes exprimés) portent le nom de benmoréites à néphéline.
La teneur en silice des benmoréites est généralement comprise entre 53 p. 100 et 59 p. 100 ; ces laves contiennent habituellement des phénocristaux de plagioclases de type andésine, de clinopyroxène calcique, de titanomagnétite, d'apatite, et parfois d'olivine, de hornblende et d'ilménite ; le feldspath potassique n'y est en général présent que dans la pâte. La lave de la coulée du puy de la Nugère (chaîne des puys), connue sous le nom de « pierre de Volvic », est une benmoréite potassique, de même que la plupart des sancyites des massifs du Mont-Dore et du Cantal.
L'origine des benmoréites est dans la plupart des cas attribuée à la différenciation par cristallisation fractionnée de magmas basaltiques alcalins.
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Écrit par
- Jean-Paul CARRON : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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