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BERLIN (foyer culturel)

Berlin-Ouest / Berlin-Est

Néanmoins, les réseaux de communication fonctionnent toujours entre les deux Berlin. Une dizaine de milliers de Berlinois de l´Ouest continuent de travailler à l´Est. Inversement, plusieurs dizaines de milliers habitent l’Est et travaillent à l’Ouest.

La fracture absolue intervient le 13 août 1961 seulement, avec la construction, à l’initiative de l’état-major des forces du pacte de Varsovie, d’un mur en brique et en béton sur une quarantaine de kilomètres, «rempart du socialisme», destiné à empêcher l’étranglement économique et financier de la R.D.A.

Les moyens publics de transport qui conduisaient d’une partie de Berlin à l’autre sont alors supprimés par le gouvernement de la R.D.A. Ce que réfracte l’ancienne capitale de l’Allemagne, c’est la rivalité entre le « monde libre », l’Occident, et le « camp socialiste ». Face à face, deux systèmes économiques et politiques sont dans une situation de concurrence permanente.

Alexanderplatz, Berlin - crédits : Lucien Levy/ AKG-Images

Alexanderplatz, Berlin

Berlin-Est attire beaucoup de visiteurs de Berlin-Ouest ou de l’étranger par le biais des spectacles que donnent son Opéra-Comique dès 1947, sous la direction de Walter Felsenstein, et le Berliner Ensemble de Bertolt Brecht, hébergé en septembre 1949 au Deutsches Theater, puis à demeure au Schiffbauerdamm à partir de 1954. Toutefois, à l’exception de la Stalinallee, avenue construite de 1951 à 1953 en remplacement de la Grosse Frankfurter Strasse et rebaptisée Karl-Marx-Allee en 1961, les bâtiments restent fortement dégradés. Dans les immeubles délabrés de l’ancien quartier populaire de Prenzlauer Berg trouve asile une bohème d’écrivains et d’artistes plus ou moins en « dissidence ». À partir des années 1960, le gouvernement tente de faire en sorte que l’Alexanderplatz redevienne un pôle d’animation, un quartier fréquenté, comme sous la République de Weimar. Une tour de télévision de 368 mètres de hauteur y est édifiée en 1969. En avril 1976, à l’emplacement du château royal, ruine dynamitée en 1951, est inauguré le palais de la République, à la fois siège de la Chambre du peuple, le Parlement de la R.D.A., et Maison de la culture. De 1976 à 1987 est réhabilité, par ailleurs, le vieux quartier médiéval de Saint-Nicolas.

Berlin-Ouest, enclave tenue à bout de bras par les contributions financières des États-Unis et de la R.F.A., resplendit, en contrepoint, comme la vitrine du capitalisme. En réponse à la Stalinallee, est reconstruit de 1957 à 1961 le quartier de la Hanse, Hansaviertel, entre les rives de la Spree et le Tiergarten. Du Brésilien Oscar Niemeyer au Finlandais Alvar Aalto, la participation des plus éminents représentants de l’architecture moderne internationale est sollicitée. En même temps, le boulevard du Kurfürstendamm, le Ku’damm, est restauré. Symbole d’opulence, il rutile de ses restaurants, ses cafés, ses magasins débordant de marchandises.

Mais Berlin-Ouest prend aussi, dans son isolement, la forme d’une « île heureuse », d’un laboratoire pour de nouvelles expériences de vie. S’y réfugient les jeunes des autres Länder de la R.F.A. qui veulent échapper au service militaire (Berlin-Ouest bénéficie d’un statut particulier dû à l’occupation quadripartite). Marginaux de toutes sortes y prospèrent.

L’ouverture inopinée du Mur dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989 rétablit la liaison naturelle entre les deux Berlin. De 1990 à 1994, les segments disjoints peuvent être enfin réadaptés en un ensemble non encore vraiment homogène, mais cohérent. S’ensuit la restructuration de la capitale d’une Allemagne réunifiée, appelée à se débarrasser de la mise en tutelle qu’elle subissait depuis l’écrasement du pouvoir nazi par les Alliés.

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Vue aérienne de Berlin - crédits : S. Diemer/ Imagebroker/ Age Fotostock

Vue aérienne de Berlin

Alexanderplatz, Berlin - crédits : Lucien Levy/ AKG-Images

Alexanderplatz, Berlin

Alte Nationalgalerie, Berlin - crédits : A. Popov/ Shutterstock

Alte Nationalgalerie, Berlin