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BERNARD NOËL (1875-1971)

Médecin français. Né à Béziers, Noël Bernard fut élève de l'École de santé navale de Bordeaux, et, dès l'obtention de son diplôme de docteur en médecine (1900), il entre dans les troupes coloniales et part pour le Laos. Il y construit des ambulances, assure la vaccination antivariolique, lutte contre le choléra ; en 1904, il dirige le service médical du chantier du chemin de fer du Haut-Tonkin et participe, en 1906, à la mission de délimitation de la frontière entre l'Indochine et le Siam : ces missions lui permettent d'effectuer des recherches anthropologiques pour étudier les races primitives de la Chaîne annamitique (Les Khas, peuple inculte du Laos, 1904 ; La Vallée du Mékong et ses populations, 1908). De retour en France, il passe un an au Muséum national d'histoire naturelle (1907) et suit le cours de l'Institut Pasteur (1907-1908) où il rencontre Albert Calmette, à cette époque directeur de l'institut Pasteur de Lille après avoir dirigé celui de Saigon. Souhaitant retourner en Indochine et convaincu de l'importance du rôle sanitaire et médical de la France dans ce pays, Noël Bernard va chercher auprès de Calmette, au long d'un stage de deux années à Lille, un enseignement et une formation de microbiologiste et d'administrateur.

En juillet 1910, il crée, sous la direction de Yersin, l'Institut d'hygiène et de microbiologie de Hué. De 1914 à 1916, médecin-chef d'un régiment d'infanterie, il sert sur le front français, puis aux Dardanelles et à Salonique. En 1917, il rentre en Indochine pour diriger l'institut Pasteur d'Hanoi ; peu après, il est nommé sous-directeur puis directeur (1919) de l'institut Pasteur de Saigon, auquel il donne une impulsion exceptionnelle : il développe les vaccinations, étudie la morbidité ouvrière dans les plantations, crée de nouveaux laboratoires (chimie, entomologie, médecine vétérinaire chargée d'étudier les maladies du cheptel annamite, entre autres) ; sous sa direction s'organisent des services de microbiologie humaine et animale, des fabrications de vaccins, des services anti-épidémiques (choléra, paludisme...), tandis qu'il agrandit et reconstruit les bâtiments, accroît le personnel scientifique.

En 1925, l'administration des trois instituts Pasteur de Saigon, de Nha Trang et d'Hanoi est regroupée en instituts Pasteur d'Indochine dont il prend la direction ; il devient inspecteur des instituts d'hygiène de Vientiane, de Hué et de Phnom Penh et créera, en 1936, l'institut Pasteur de Dalat.

Il cumule avec ses tâches d'organisateur des travaux scientifiques consacrés à l'épidémiologie des maladies tropicales : recherches expérimentales sur le parasitisme intestinal de l'homme et les filarioses animales, observations sur le choléra dont il montre l'implantation en Indochine, études sur la tuberculose chez les Annamites, introduction du B.C.G. en Indochine, travaux sur la prophylaxie du paludisme chez les travailleurs des plantations de caoutchouc, épuration des eaux alimentaires, rôle de l'opium dont il souligne les prolongements économiques et politiques. Ses publications scientifiques concernent également l'endotoxine de Micrococcus melitensis, l'ulcère phagédénique des pays chauds, les dysenteries en Cochinchine, la peste au Cambodge, le surra d'Indochine et surtout le béribéri, dont il montre qu'il s'agit de la forme aiguë d'une polynévrite toxi-infectieuse favorisée par l'avitaminose. Enfin, ses travaux sur le vibrion cholérique font autorité.

À ses publications scientifiques s'ajoutent les deux biographies de ceux qui, soit en Indochine, soit en France, furent ses maîtres et amis : Yersin, pionnier, savant, explorateur (1955) et La Vie et l'œuvre d'Albert Calmette (1961), ainsi que De l'empire[...]

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