BERNARD PAUL dit TRISTAN (1866-1947)
Ami de Jules Renard, d'Alphonse Allais, de Courteline, de Lucien et Sacha Guitry, Tristan Bernard fait partie de ces figures qui ont marqué la vie parisienne durant toute la première moitié du xxe siècle. Plus que par son œuvre, qui a remporté cependant un grand succès en son temps, il est connu par ses bons mots. On ne relit sans doute plus guère Tristan Bernard, mais il n'est pas un dictionnaire d'aphorismes ou de citations dans lequel il ne soit cité maintes fois.
Fils d'architecte, Tristan Bernard, de son vrai nom Paul Bernard, fait d'abord des études de droit. Il passe sa licence puis dirige une fabrique d'objets en aluminium. Il s'aperçoit bien vite qu'il est plus attiré par les lettres et renonce à sa carrière commerciale. Il faut noter cependant que passionné de vélo, il devient directeur du vélodrome Buffalo à Paris.
Il publie ses premiers textes en 1894 dans la Revue blanche. Puis, en collaboration avec d'autres auteurs, parmi lesquels Renard et Courteline, X, roman impromptu (1896). Romancier abondant, il publie notamment Mémoires d'un jeune homme rangé (1899) et Un mari pacifique (1901), récits bonhommes et ironiques, empreints d'une verve très boulevardière.
C'est du reste au théâtre que Tristan Bernard connaît de véritables triomphes. Il écrit sans autre prétention que le succès public. Selon lui, « le théâtre est régi par des lois, mais ces lois, nous ne les connaissons pas ». Il ne faut donc chercher chez Tristan Bernard que ce qu'il nous donne : une peinture amusée de personnages frivoles ou légèrement veules. Ainsi sa comédie la plus célèbre, Triplepatte (1906), qui est la peinture d'un indécis. Il faut citer aussi Les Pieds Nickelés (1894), L'anglais tel qu'on le parle (1899), Le Petit Café (1911), Les Petites Curieuses (1920) et Que le monde est petit (1930).
L'indulgence sans illusion de Tristan Bernard se trouve assez bien résumée par un de ses mots, qui force l'admiration, lorsqu'il a été arrêté pendant la dernière guerre en tant que juif. Il dit, alors qu'on l'emmenait : « Jusqu'ici nous avions vécu dans la crainte. Maintenant nous vivrons dans l'espoir. »
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Écrit par
- Jean-Pierre ÉNARD : écrivain
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