TAPIE BERNARD (1943-2021)
Le politique
Mais, déjà, Tapie est passé à autre chose : la politique. En 1989, il est élu député de la 6e circonscription de Marseille. En 1992, il entre dans le gouvernement Bérégovoy comme ministre de la Ville. Il démissionne au bout de deux mois, parce qu’il est impliqué dans une affaire judiciaire l’opposant à un ancien associé, le député RPR Georges Tranchant. Ce dernier retire sa plainte après une transaction financière – portant sur une « somme considérable » – et Bernard Tapie réintègre le gouvernement en janvier 1993. Il devient le symbole des dernières années mitterrandiennes, marquées par un mélange de politique et d’affaires. Il se fait aussi le chantre du combat contre le Front national et affronte deux fois Jean-Marie Le Pen lors de débats télévisés spectaculaires, en 1989 et en 1994.
Le président François Mitterrand s’est pris d’affection pour ce personnage dynamique et transgressif. Tête de la liste Énergie radicale du Mouvement des radicaux de gauche aux élections européennes de 1994, Tapie connaît son heure de gloire en politique : sa liste obtient plus de 12 % des suffrages, deux points derrière celle du Parti socialiste menée par Michel Rocard. Ce dernier estimera que François Mitterrand s’est servi de Tapie comme d’un « missile » pour dynamiter sa liste – et ses ambitions présidentielles.
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Écrit par
- Bruno DIVE
: journaliste éditorialiste à
Sud Ouest
Classification
Média
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Antoine Gyori/ Sygma/ Getty Images
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