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BUONTALENTI BERNARDO (1536-1608)

Protégé par le duc Cosme de Médicis, Bernardo Buontalenti apprend d'abord la peinture avec Vasari. « S'il avait dans sa jeunesse étudié les arts autant que la science des fortifications, à laquelle il a consacré beaucoup de temps, écrit l'historien, il aurait atteint un degré de perfection stupéfiant. » C'est en effet comme ingénieur que Buontalenti part pour le sud de l'Italie, en 1556, après avoir été, à quinze ans, précepteur de Francesco de Médicis. De 1569 à 1584, il crée pour lui la villa de Pratolino et les jardins, dont les fabriques, les statues, les fontaines aux jeux d'eau savants seront célèbres dans toute l'Europe pendant plus de deux siècles. Il poursuit en même temps une grande activité d'architecte en Toscane : villa d'Artiminio (1580), restauration de la villa de la Petraia (1575), agrandissement de l'hôpital Santa Maria Nuova (1574) et du couvent de Santa Trinità (1584), projets pour les façades de la cathédrale (1587) et de Santa Trinità (1593). Il conçoit également des aménagements urbains, donnant des plans pour le ghetto de Florence, poursuivant les remaniements entrepris par Vasari autour du Palazzo Vecchio (1581-1588), construisant le port de Livourne (1577) et la forteresse du Belvédère à Florence (1590-1595). Buontalenti travaille aussi, comme architecte, à Pise, à Prato, à Sienne. Cette partie de son œuvre montre le souci d'accorder la mesure florentine aux rythmes plus amples, plus mouvementés, qui sont ceux du maniérisme et répondent d'ailleurs à son instinct personnel. Car il a bien d'autres activités : à partir de 1583, il reprend les travaux des jardins Boboli, commencés par Tribolo et Ammannati, et élève notamment la grotte dans laquelle les stalactites, les figures modelées par lui-même, les fresques de B. Pocetti créent une sorte de ruine en trompe l'œil, ouverte sur le ciel. Il dessine pour le grand-duc des vases de porcelaine et de cristal, des pavements, des coupes et des tables d'albâtre. Il organise des fêtes, des feux d'artifice, des mascarades, crée des automates, des décors à métamorphoses, des jeux hydrauliques, avec une habileté que ses contemporains tenaient pour magique (mariage de Ferdinand Ier et de Christine de Lorraine, 1589), et trouve encore le temps d'écrire deux traités techniques (Libro delle fortificazione, Arte dell'ingegnere).

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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  • MANIÉRISME

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    Certains thèmes, comme celui de l'escalier, ont donné lieu à des variations pleines d'imagination. À l'intérieur de l'église de Santa Trinità de Florence (1574-1576), Bernardo Buontalenti avait créé un accès théâtral et insolite vers l'autel (aujourd'hui à Santo Stefano de Florence).