BERSABÉE ou BEERSHEBA
Ville de la tribu de Siméon située dans le sud de la Palestine (Néguev), à la limite du territoire israélite qui, à l'époque de David et de Salomon, s'étendait « de Dan à Bersabée » (Jug., xx, 1). La ville de Bersabée (Beersheba), dont le nom signifie probablement « puits du serment », était célèbre à cause de son sanctuaire rattaché par les traditions bibliques aux patriarches Abraham (Gen., xxi, 31), Isaac (Gen., xxvi, 23-25) et Israël-Jacob (Gen., xlvi, 1-5), puis aux fils de Samuel (I Sam., viii, 2). Lors de la division du royaume de Salomon, Bersabée est rattachée au royaume de Juda et reste un centre de pèlerinage pour tous les Israélites : le prophète Élie lui-même y serait venu (I Rois, xix, 3) ; mais ce centre de pèlerinage est ensuite vivement critiqué par le prophète Amos (Amos, v, 5 ; viii, 14) et son sanctuaire probablement désaffecté puis détruit lors des réformes religieuses des rois Ezéchias (II Rois, xviii, 4) et Josias (II Rois, xxiii, 8) qui centralisent le culte au temple de Jérusalem. Au retour de l'exil (~ ve s.), un groupe d'immigrants juifs revient s'installer dans cette ville (Néh., xi, 27-30), qui n'est plus alors, et jusqu'à la période romaine, qu'un poste frontière de la Judée, à la fois forteresse militaire et centre du marché entre les sédentaires et les nomades.
La ville israélite a été identifiée par l'archéologue américain William Foxwell Albright (1891-1971) avec les ruines de Tell-Sheba située à trois kilomètres environ de la Bersabée moderne. Ce tell a été fouillé, depuis 1969, par l'Institut d'archéologie de Tel-Aviv, sous la direction de Yohanan Aharoni et Zeev Herzog. Outre la forteresse de l'époque romaine et des restes d'occupation des époques perse et hellénistique, ces fouilles archéologiques ont dégagé la plus grande partie de la ville de l'époque des rois judéens avec son mur à casemates, sa porte à tenailles, ses rues, ses magasins et son puits, ainsi que les restes de l'autel à cornes du sanctuaire de l'époque royale, ainsi qu'un système d'accès aux citernes en cas de siège. Une cinquantaine d'ostraca araméens de la fin de l'époque perse et du début de l'époque helliniste se rattachent à la comptabilité du trésor public de la province d'Idumée.
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Écrit par
- André LEMAIRE : directeur d'études honoraire, École pratique des hautes études, correspondant français de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
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Média
Autres références
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