BÉRYLLIUM
Propriétés
Le béryllium est le seul élément de numéro atomique pair qui ne soit pas un mélange isotopique. À côté de l'isotope naturel (A = 9) existent trois isotopes artificiels de nombre de masse 7, 8 et 10.
Propriétés physiques
Les propriétés physiques sont données dans le tableau.
Propriétés mécaniques
Le béryllium est un métal fragile et peu ductile. Son module d'élasticité à la traction (30 000 kg/mm2) est encore plus élevé que celui du tungstène. Ses propriétés mécaniques dépendent essentiellement de sa pureté et de la façon dont il a été corroyé. Les propriétés mécaniques optimales suivantes ont été mesurées sur du béryllium à 99,5 p. 100 fritté, filé à 1 000 0C et trempé à l'eau à la sortie de la presse : charge de rupture, 72 kg/mm2 ; limite élastique (à 0,2 p. 100 d'allongement), 31 kg/mm2 ; allongement, 16 p. 100 ; dureté Brinell, 130. À noter que le métal filé est assez fortement anisotrope.
Propriétés chimiques
Dans le tableau de la classification périodique, le béryllium se situe au sommet de la seconde colonne. Assez curieusement, il n'a que peu de ressemblances avec le magnésium et les métaux alcalino-terreux, à l'exception de sa bivalence exclusive ; les éléments avec lesquels il a des points communs sont l'aluminium et le zinc. Dans l'ordre des numéros atomiques, il succède au lithium, nettement métallique, et précède le bore, qui est déjà un élément non métallique. Cette situation confère au béryllium des propriétés qui empêchent de le rattacher franchement à l'un ou l'autre groupe et qui en font un élément un peu en marge de toute classification, bien que le caractère métallique soit dominant.
Le béryllium est protégé de la corrosion atmosphérique par une mince couche d'oxyde ; au-dessus de 900 0C, son oxydation devient sensible. À cette température, il est aussi attaqué par l'azote. Le béryllium n'est pas attaqué par l'eau, même bouillante. Il est dissous par les bases fortes et par les acides chlorhydrique et fluorhydrique, lentement attaqué par l'acide sulfurique, pas du tout par l'acide nitrique.
Le sulfate est déshydratable et le sulfate anhydre, stable jusqu'à 580 0C, a la structure d'un sulfato-complexe, où chaque atome de béryllium, comme chaque atome de soufre, est entouré de quatre atomes d'oxygène. Des ions complexes très stables à coordinence quatre comme [BeF4]2- sont également connus. La formation de molécules illimitées dans les trois dimensions permet d'atteindre cette coordination dans le cas de l'oxyde.
La nature des solutions contenant un sel de béryllium dissous est toujours complexe. Le pouvoir polarisant fixe sur l'atome un grand nombre de molécules d'eau et, malgré sa petite taille, l'ion Be2+ est le plus hydraté de tous les ions métalliques à l'état dissous. Ces solutions, fortement hydrolysées et à réaction très acide, dissolvent facilement l'hydroxyde ou le carbonate de béryllium jusqu'à un rapport base/acide égal à deux ou même trois. La nature des ions complexes qui se forment dans ce cas est encore discutée, mais ce phénomène a pour conséquence pratique que la préparation des sels de béryllium par évaporation d'une solution aqueuse est toujours délicate, souvent impossible, et conduit plus aisément à des masses vitreuses ou sirupeuses qu'à des sels cristallisés.
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Écrit par
- Jean-Paul CARRON : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
- Robert GADEAU : ingénieur de l'Institut électrotechnique de Grenoble, directeur honoraire de la compagnie Pechiney
- Jean PERROTEY : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Haute-Normandie
Classification
Médias
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