BÉRYLLIUM
Composés
Oxyde et hydroxyde
L' oxyde se prépare par calcination de l'hydroxyde, du carbonate basique, de l'oxalate ou de l'acétate basique, ces deux derniers étant préférables lorsqu'un produit de très haute pureté est nécessaire. Après un chauffage à 960 0C, l'oxyde se présente sous forme de grains à peu près sphériques, d'un diamètre voisin de 0,1 μm. Ces poudres très fines donnent, après frittage, des réfractaires de haute densité. Cet oxyde fond à 2 550 ± 20 0C et la température d'ébullition déterminée par extrapolation serait de 4 000 ± 100 0C. La glucine frittée possède une bonne stabilité dimensionnelle à haute température et c'est le seul réfractaire non conducteur de l'électricité, ce qui permet de l'utiliser comme gaine de protection pour les thermocouples dans les fours à induction.
L'oxyde de béryllium cristallise dans une structure type wurtzite, alors que les autres oxydes alcalino-terreux possèdent un réseau du type du chlorure de sodium. La petite taille de l'ion Be2+ ne peut en effet s'accommoder d'une coordinence avec six atomes d'oxygène, comme le magnésium ou le calcium. Les forces d'attraction électrostatique entre les ions varient avec le carré de la distance entre les particules ; l'ion Be2+ étant très petit, la cohésion est grande et l'oxyde de béryllium est un composé extrêmement dur, comparable sur ce point au carbure de titane (9,0 dans l'échelle de Mohs) ; les liaisons métal-oxygène ne sont pas exclusivement ioniques, car l'ion O2- est très polarisable tandis que l'ion Be2+ très polarisant.
L' hydroxyde, ou glucine hydratée, possède une variété amorphe gélatineuse contenant une quantité d'eau mal définie et deux variétés cristallines répondant bien à la formule Be(OH)2. La précipitation à froid par l'ammoniaque donne une sorte de gel, qui cristallise à chaud ou par vieillissement ; les variétés cristallines peuvent aussi précipiter des solutions de béryllates à l'ébullition. Les hydroxydes cristallisés sont très peu solubles. La glucine hydratée n'est pas comparable à la magnésie, dont la structure est feuilletée, mais plutôt à l'hydroxyde de zinc, avec quatre ions hydroxyles disposés en tétraède autour de chaque atome métallique. L'hydroxyde se dissout facilement dans les acides. Dans les solutions de soude, jusqu'à une concentration de 35 p. 100 en base, la glucine est la phase solide stable ; en milieu plus concentré, il se forme le béryllate soluble Na2BeO2,H2O et, par réaction à 500 0C, entre les oxydes de béryllium et de sodium, on obtient Na4BeO3. L'hydroxyde de béryllium se déshydrate entre 250 et 400 0C, selon son mode de préparation, mais les dernières traces d'eau ne s'éliminent, par chauffage, qu'à une température bien supérieure, vers 900 ou 1 000 0C.
Halogénures
Les halogénures de béryllium doivent être divisés en deux groupes très différents. Le fluorure donne avec les ions béryllium des complexes fluorés très stables et très peu de complexes avec des coordinats neutres. Le chlorure et le bromure, très semblables entre eux, et l'iodure, moins bien connu, donnent des complexes stables avec des coordinats neutres, mais pas d'halogénobéryllates.
Cette différence de comportement doit être rapprochée de la nature des liaisons béryllium-halogène, essentiellement ioniques (80 p. 100) dans le cas du fluorure, plutôt covalentes pour le chlorure (42 p. 100) et surtout pour le bromure (35 p. 100). Le seul point commun entre ces quatre halogénures est la difficulté rencontrée dans la préparation par voie humide des sels hydratés ; tous quatre de formule BeX2,4 H2O, ces composés ne donnent jamais le sel anhydre par chauffage car les pertes d'eau et d'acide sont[...]
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Écrit par
- Jean-Paul CARRON : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
- Robert GADEAU : ingénieur de l'Institut électrotechnique de Grenoble, directeur honoraire de la compagnie Pechiney
- Jean PERROTEY : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Haute-Normandie
Classification
Médias
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