FRIEDAN BETTY (1921-2006)
Féministe américaine née le 4 février 1921 à Peoria (Illinois), morte le 4 février 2006 à Washington.
Betty Naomi Goldstein obtient son diplôme de psychologie au Smith College (Massachusetts) en 1942 et, après avoir enseigné un an à l'université de Berkeley, s'installe à New York. Elle occupe différents emplois jusqu'en 1947, année où elle épouse Carl Friedan (dont elle divorcera en 1969). Elle consacre les dix années qui suivent à son devoir de femme au foyer, d'épouse et de mère tout en rédigeant des articles pour divers magazines. En 1957, elle fait circuler un questionnaire parmi ses anciennes camarades du Smith College et constate qu'un grand nombre d'entre elles partagent son insatisfaction profonde pour la vie de famille. Elle conçoit et entreprend une vaste série d'études sur le sujet, formulant des questionnaires plus détaillés, réalisant des entrevues et débattant des résultats avec des psychologues et d'autres spécialistes du comportement. À la lueur de son expérience personnelle, elle compile ses découvertes dans le célèbre ouvrage The Feminine Mystique (La Femme mystifiée, 1963), qui explore les causes des frustrations des femmes modernes confinées dans leur rôle traditionnel.
L'ouvrage connaît un succès immédiat et suscite la controverse. Il sera traduit dans de nombreuses langues. Son titre est une expression qu'elle forge pour décrire « le problème sans nom », c'est-à-dire un sentiment d'absence de valeur personnelle résultant de l'acceptation d'un rôle désigné qui implique qu'une femme dépende intellectuellement, économiquement et émotionnellement de son mari. La thèse centrale de Betty Friedan repose sur l'idée que les femmes, en tant que classe, souffrent de multiples formes de discrimination plus ou moins subtiles, mais surtout sont victimes d'un système dominé par les illusions et par de fausses valeurs, lequel les pousse à trouver leur épanouissement personnel, voire leur identité, indirectement par le biais de leur mari et de leurs enfants, auxquels elles sont censées dévouer leur vie avec joie. Ce rôle restreint d'épouse et de mère, dont l'idéalisation fallacieuse par la publicité notamment est suggérée dans le titre de l'ouvrage, conduit presque inévitablement à une impression d'irréalité et de malaise spirituel général en l'absence de véritable travail créatif qui les aide à définir leur propre identité.
En octobre 1966, Betty Friedan co-fonde la National Organization for Women (N.O.W., organisation nationale des femmes), vouée à la lutte pour l'égalité des chances entre hommes et femmes. En tant que présidente de l'organisation, elle dirige des campagnes visant à mettre fin aux offres d'emploi précisant le sexe, à augmenter la représentation des femmes au sein du gouvernement, à créer des services d'aide à l'enfance pour les mères qui travaillent, à légaliser l'avortement et à promouvoir d'autres réformes. Si, par la suite, l'organisation est parfois éclipsée par d'autres groupes, plus récents et plus radicaux, elle reste la plus grande et probablement la plus efficace du mouvement féministe. Betty Friedan abandonne son poste de présidente de l'organisation en mars 1970, mais continue de prendre part aux activités qui sont nées de ses efforts précurseurs. Elle participe ainsi à la préparation de la grève des femmes pour l'égalité (tenue le 26 août 1970, lors du cinquantième anniversaire de l'adoption du vote des femmes aux États-Unis) et dirige en partie la campagne en faveur de la ratification de l'Equal Rights Amendment, amendement à la Constitution des États-Unis relatif aux droits civiques. Membre fondateur du National Women's Political Caucus (1971, groupe politique national des femmes), elle déclare que ce groupe est créé pour « faire de la politique, et non du[...]
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