BHOLA (cyclone de)
Origine et conséquences humaines et matérielles du cyclone de Bhola
La tempête tropicale Nora, qui se développe dans le Pacifique fin octobre 1970, est en voie d’affaiblissement lorsqu’elle traverse le sud de la mer de Chine, puis le golfe de Thaïlande au début du mois de novembre. Une fois passés dans le golfe du Bengale, les restes de ce système forment une dépression qui s’intensifie en obliquant vers le nord. Le 9 novembre, avec des vents estimés souffler à plus de 63 km/h, le système est reclassé en tempête tropicale (vents de 63 à 117 km/h). Le 10, il accélère en obliquant vers le nord–nord-est, une trajectoire qui le dirige vers le Pakistan oriental. Le 11, les images satellite mettent en évidence un œil bien marqué au centre de l’enroulement nuageux : le système atteint le stade de cyclone tropical avec des vents dépassant 120 km/h. Il touche les côtes le 12 novembre. Les moyens de mesure existants sont alors beaucoup trop dispersés pour qu’il soit possible d’estimer correctement la force des vents les plus violents, mais des rafales supérieures à 220 km/h sont mesurées.
D’après l’analyse des données disponibles, ce cyclone doit appartenir à la catégorie 3 de l’échelle de Saffir-Simpson, une échelle développée pour classer les ouragans en fonction de l’intensité des vents associés et qui comporte cinq catégories. Ce cyclone n’apparaît pas comme un des cyclones les plus violents qui ait jamais touché la région, mais l’onde de tempête associée a déferlé sur les régions côtières au moment de la marée haute et provoqué un raz-de-marée atteignant par endroits 5 à 6 mètres de haut. Dans les régions touchées, où résident plus de cinq millions de personnes dans un habitat souvent précaire et avec des moyens de communication et d’information limités, les dégâts sont d’autant plus importants que la catastrophe s’est produite en pleine nuit. L’île de Bhola, située sur le parcours du cyclone, est particulièrement touchée. Les estimations officielles font état d’environ 300 000 morts, mais des estimations officieuses évoquent près de 500 000 morts ; les dégâts matériels auraient atteint l’équivalent de 600 millions de dollars US actuels, près de 300 000 têtes de bétail et 500 000 volailles auraient été tuées, 400 000 maisons, 3 500 écoles et près de 100 000 bateaux auraient été détruits.
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
Classification
Médias