BHOLA (cyclone de)

Conséquences politiques

Face à cette catastrophe, la communauté internationale s’est largement mobilisée pour apporter une aide aux rescapés et participer à la reconstruction des régions sinistrées. De son côté, le gouvernement pakistanais, dominé par des Penjabis, occupants de la partie occidentale du Pakistan (le Penjab), est sévèrement critiqué pour sa gestion des opérations. Elle engendre de graves dissensions politiques entre Penjabis au pouvoir et Bengalis, qui occupent le Pakistan oriental et dont le poids démographique est plus important. De violentes répressions sont alors menées contre ces derniers par l’armée pakistanaise. L’Inde leur apporte son aide et près de dix millions de Bengalis y trouvent refuge. En décembre 1971, l’armée indienne, avec le soutien de l’URSS, s’engage dans une guerre éclair contre l’armée pakistanaise. Le 15 décembre, le conflit prend fin avec la défaite du Pakistan et la reconnaissance par celui-ci de l’indépendance du Pakistan oriental sous le nom de Bangladesh, qui devient un État indépendant et souverain.

Les mesures de surveillance, d’alerte et de protection prises à la suite de cette catastrophe et de celle engendrée ensuite par le cyclone O2B (140 000 morts en 1991) semblent avoir porté leurs fruits. Ainsi, en 2007, au passage du cyclone Sidr, un cyclone extrêmement violent classé en catégorie 4 avec des vents atteignant 250 km/h, près de deux millions de personnes auraient échappé à la catastrophe en se réfugiant dans les abris cycloniques mis à leur disposition. Améliorer encore la surveillance, les alertes et la protection de la population reste un enjeu majeur d’autant plus que les cyclones qui affectent cette région risquent d’être encore plus intenses en raison du changement climatique.