BHOUTAN
Nom officiel | Royaume du Bhoutan (BT) |
Chef de l'État | Le roi Jigme Khesar Wangchuk (depuis le 14 décembre 2006) |
Chef du gouvernement | Lyonpo Chogyal Dago Rigdzin (par intérim depuis le 1er novembre 2023) |
Capitale | Thimphou |
Langue officielle | Dzongkha |
Unité monétaire | Ngultrum (BTN) 4
|
Population (estim.) |
770 400 (2023) |
Superficie |
38 394 km²
|
L'architecture
Au cours du règne du roi tibétain Srong-bTsan sGam-po, deux temples furent construits au Bhoutan : le sKyer-chu lhakhang, dans la vallée de sPa-gro, et le Byams-pa‘i lha-khang, à l'ouest de l'actuel rDzong (monastère-forteresse) de Bya-dkar dans la plaine de Bumthang. Il semblerait, d'après le Mani bKa' 'bum, que ces temples étaient les éléments nord et ouest d'un diagramme destiné à juguler la religion pratiquée jusqu'à cette date. Le roi construisit douze édifices bouddhiques qui figuraient douze pieux destinés à fixer au sol et à anéantir la démone de l'hérésie.
Ces deux temples construits aux environs de 640-660 marquent la naissance de l'art du Bhoutan, art dont le style évoluera mais dont les thèmes seront toujours liés à la tradition bouddhique.
Les rDzong
L'architecture s'illustre par les édifices religieux : forteresses, monastères fortifiés (rDzong), temples (lhakhang), mchod-rten et par des constructions civiles. Forteresses, sièges du pouvoir civil, les rDzong étaient situés aux points stratégiques, à l'origine destinés à défendre le pays contre l'envahisseur. Ils se dressent, majestueux dans un décor grandiose. Zhabs-drung en fut l'instigateur. Ces bâtiments revêtent souvent la forme de parallélogrammes et reposent sur des fondations de pierres. Leurs façades de terre séchée sont blanchies à la chaux, une bande décorative de couleur rouge court sous les deux toits en bardeaux : le premier, soutenu par des consoles, est en saillie ; le second, légèrement en retrait, est couronné d'un lanternon, lui-même coiffé d'un troisième toit orné de motifs de bronze. Les fenêtres étroites ouvertes aux étages supérieurs, entourées de chambranles de bois, sont parfois en encorbellement. Une seule porte, étroite elle aussi, permet de pénétrer à l'intérieur de l'édifice, au centre duquel se déploient une ou plusieurs cours. Les étages qui les bordent se frangent de galeries pourtournantes. D'autres édifices occupent dans certains cas, sur plusieurs niveaux, les cours intérieures. Une partie de l'édifice est réservée à l'administration civile, l'autre au domaine religieux, et comprend un monastère avec dortoirs, salles de prière, d'enseignement, appartements privés, réfectoires, de nombreuses chapelles, des bibliothèques. Les plafonds des salles les plus vastes sont soutenus par des colonnes et des piliers surmontés de chapiteaux ouvragés et consoles, en bois peint. Les murs sont décorés de scènes religieuses. Les Bhoutanais sont fiers de leur architecture qui ignore les clous.
La plupart des rDzong, endommagés par des incendies ou des tremblements de terre, furent remaniés au cours des siècles. Le plus ancien, Sems-rTogs-kha construit en 1627, présente l'intérêt de demeurer dans son état initial tant pour l'architecture que pour la décoration. Il est constitué d'une importante construction centrale et de locaux annexes disposés le long d'un rempart. sPu-na-kha fut construit par Zhabs-drung entre 1636 et 1637 au confluent du Paro-chu et du Mo-chu ; long d'environ cent quatre-vingts mètres, large de soixante-douze, sa cour centrale comporte au sud une tour rectangulaire de six étages qui abrite les chapelles mortuaires des premiers rGyal-chab. Le rDzong de sPa-gro, appelé aussi Rin-spungs, construit par Drung-Drung au xve siècle, transformé par Zhabs-drung en 1645, détruit par un incendie au début du xxe siècle, fut reconstruit selon le même modèle. Un ensemble de bâtiments, haut de cinq étages, bâti à flanc de colline enclot un espace rectangulaire sur deux niveaux. Au centre de la partie supérieure se dresse un bâtiment de sept étages qui ne comporte que des chapelles ; l'une d'elles est réservée au culte des divinités protectrices. Une redoute arrondie, rTag rDzong, devait[...]
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Écrit par
- Benoît CAILMAIL : conservateur des bibliothèques à la Bibliothèque nationale de France
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Alain LAMBALLE : lieutenant-colonel d'infanterie, docteur de troisième cycle en sociologie politique
- Chantal MASSONAUD : chargée de mission au musée Guimet
Classification
Médias
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