BHUBANEÇWAR
Sur les côtes marécageuses du nord de l'État de l' Orissā (ancien Kaliṅga), à quelques kilomètres au sud-ouest du delta formé par plusieurs rivières dont la Mahānadī, à 300 kilomètres au sud-ouest de Calcutta, la ville sainte de Bhubaneçwar, actuelle capitale politique de l'Orissā, dresse les hautes tours de ses sanctuaires.
Terre de très vieille culture, Bhubaneçwar connut une occupation exceptionnellement longue. Cependant, la connaissance de son histoire reste très fragmentaire.
Données historiques
Le Kaliṅga ne fut pas épargné par les entreprises guerrières de ses voisins. Dès 250 avant. J.-C., l'empereur du Magadha, Açoka, s'en empara à la suite d'une guerre si meurtrière qu'il fit vœu d'abandonner les armes et se convertit au bouddhisme. Ces événements, relatés dans les édits qu'il fit graver en plusieurs points de son empire, ne figurent pas, cependant, dans son inscription de Dhauli (l'ancienne Tosali), située à huit kilomètres seulement au sud-est de Bhubaneçwar.
Rien de cette antique cité de Tosali n'a été exhumé, malgré les fouilles entreprises alentour, qui cependant révélèrent la présence, à quelques kilomètres au nord-ouest, d'une ville fortifiée : Çiçupālgarh. Il semble que celle-ci doive être identifiée avec Kaliṅganagara, la capitale des Chedi, mentionnée dans l'inscription trouvée dans une des cavernes d'Udayagiri, où sont consignés les hauts faits d'un de leurs rois, Khāravala. Cette dynastie vouée au jaïnisme régna environ du iie siècle avant J.-C. jusqu'au ier siècle après J.-C.
Après un silence de plus de quatre siècles, la dynastie méridionale des Çailodbhava occupa, du viie au viiie siècle environ, la cité sainte où certains des plus anciens temples lui sont attribués (Paraçurāmeçvara). Presque dans le même temps, venant du nord, la famille des Bhaumakaras s'installa à son tour dans cette région, apportant avec elle une esthétique un peu différente qui se manifeste dans le groupe des temples dont le Vaitāl Deul est le plus significatif.
Vers la fin du ixe siècle, ces familles sont supplantées par les princes Somavamçī ou Kesari, chassés de leur royaume du Dakshina Koçala. Ceux-ci, grands bâtisseurs à qui l'on doit entre autres le temple Liṅgarāja, régnèrent jusqu'à la fin du xie siècle, époque vers laquelle une nouvelle dynastie, celle des Gaṅga, originaire du Karṅāṭā, qui déjà occupait le sud du Kaliṅga, étendit sa suprématie sur la totalité de l'État. Elle parvint à se maintenir au pouvoir en préservant le royaume de l'invasion musulmane jusqu'en 1435.
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Écrit par
- Odette VIENNOT : chargée de mission au musée Guimet, ingénieur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Média
Autres références
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INDE (Arts et culture) - L'art
- Écrit par Raïssa BRÉGEAT , Marie-Thérèse de MALLMANN et Rita RÉGNIER
- 49 040 mots
- 67 médias
...monuments, dont l'évolution ininterrompue depuis la fin du viie siècle ou le début du viiie jusqu'au xive, paraît exemplaire. Les plus anciens – le Paraśurāmeśvara à Bhūbaneśvar et ceux du groupe de Mukhaliṅgam, plus au sud – trahissent une parenté avec les temples de style Cāḷukya au Dekkan central...