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BIBLE Bible et archéologie

Les pionniers de l' archéologie proche-orientale, au xixe siècle, entendaient surtout confirmer sur le terrain les informations tirées de la Bible. À cette époque, en effet, la Bible était considérée pratiquement comme un document historique. Cependant, les théologiens protestants allemands avaient commencé à lui appliquer les principes de la méthode critique pratiquée par les philologues pour l'étude et l'interprétation des textes antiques profanes. La confrontation des textes ainsi considérés et des données historiques affinées par les découvertes archéologiques allait considérablement changer le regard porté sur le texte biblique et faire émerger une discipline archéologique autonome. À partir de la seconde moitié du xxe siècle, la majorité des archéologues chercha à étudier l'histoire du Proche-Orient antique pour elle-même, sans plus poser la question de la véracité de la Bible ou en la considérant, à tout le moins, comme suspecte. Ainsi s'est peu à peu constituée une discipline archéologique scientifique laïcisée, comme la discipline exégétique elle-même qui s'est distanciée peu à peu de la lettre des textes et de leur autorité religieuse et confessionnelle.

Ancien Testament et archéologie

L'archéologie orientale est née à la suite de l'expédition militaire de Bonaparte en Égypte, en 1799, qu'accompagnait une commission de savants. Celle-ci publia une Description de l'Égypte (1809-1829) dont le retentissement engendra un engouement général pour les antiquités orientales. De grands chantiers de fouilles furent ouverts dans les pays d'anciennes civilisations mentionnées dans la Bible. Des résultats spectaculaires furent obtenus et des institutions spécialisées furent créées sur place, tels le Palestine Exploration Fund (1869), l'École pratique d'études bibliques (1890), la Deutsche Orient-Gesellschaft (1898), les American Schools of Oriental Research (1900), la British School of Archaeology (1919). Plus récemment, l'université hébraïque de Jérusalem (1925), puis les universités de Tel-Aviv (1956) et de Haïfa (1967), ainsi que l'Institut français d'archéologie de Beyrouth (1946), devenu Institut français d'archéologie du Proche-Orient (1976). Les premiers grands chantiers sont alors Tell el-Hesy, Jéricho, Gezer, Megiddo, Jérusalem, Beth Shemesh. Sous le mandat britannique (1922-1948), ce sont aussi Lakish, Samarie, Sichem (Naplouse), Aï, Tell Beit Mirsim, Tell el-Ajjul.

Les pionniers

L'archéologie a toujours joué un rôle majeur dans les débats sur la valeur historique de la Bible. À partir de la fin du xixe siècle, époque des premières explorations archéologiques aux « pays de la Bible », les premières découvertes semblaient indiquer que la Bible rendait compte de manière assez satisfaisante de l'histoire de l'ancien Israël. Cette conclusion se fondait sur plusieurs catégories de preuves tant archéologiques qu'historiques. Vers la fin du xixe siècle, les progrès de la géographie historique, fondée sur l'étude comparée de la topographie, des références bibliques et des vestiges archéologiques, permirent de substituer aux traditions ecclésiastiques d'origine byzantine qui prévalaient jusque-là des atlas historiques du pays de la Bible. Certains sites importants tels que Jérusalem, Hébron, Jaffa, Beth-Shan ou Gaza s'étaient maintenus au cours des siècles, mais beaucoup d'autres lieux n'étaient pas identifiés. Un gros travail de localisation des sites et de cartographie aboutit à une connaissance approfondie de la géographie physique et humaine de la région qui, à l'époque de l'élaboration des textes bibliques, était une zone tampon entre civilisations égyptienne et mésopotamienne. Les paysages caractéristiques paraissaient correspondre de façon assez précise aux descriptions des récits bibliques. Par[...]

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