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BIBLE L'étude de la Bible

La seconde moitié du xxe siècle a connu une véritable révolution et pour la diffusion et pour l'étude de la Bible. On a parlé à juste raison du « renouveau biblique ». L'Église catholique, surtout dans les dispositions du concile Vatican II, a redonné à la Bible son statut authentique d'Écriture sainte, avec les prérogatives de témoin privilégié de la Révélation et, à ce titre, de source majeure de tout acte cultuel et de tout enseignement doctrinal. La Bible n'était plus « protestante », elle était redevenue éminemment chrétienne même pour les catholiques.

Causes et effets du renouveau biblique

Depuis l'Antiquité chrétienne, le fait biblique considéré du point de vue quantitatif ou littéraire avait été limité au problème disciplinaire puis dogmatique du canon des Écritures. La Bible ne fut en effet longtemps que la somme organique des livres dont la « liste », ou canon, s'était trouvée définie par l'Église. À partir du concile de Trente, ce canon fut déclaré « règle de foi », le texte latin de la Vulgate étant présenté comme seul « authentique », c'est-à-dire officiel pour tout usage quel qu'il soit. On en resta là durant des siècles, jusqu'à Pie XII. Cinquante ans après la promulgation de l'encyclique de Léon XIII sur la Bible et les études bibliques, Providentissimus, Pie XII fit bouger sérieusement et irrésistiblement les choses avec sa propre encyclique de 1943, Divino afflante Spiritu. Il préconisa en effet le recours aux langues anciennes ainsi que l'utilisation de « toutes les ressources que fournissent les différentes branches de la philologie ». Et il affirma que « le texte primitif a plus d'autorité et plus de poids qu'aucune version, même la meilleure, ancienne ou moderne ». Dès lors, sans nier, loin de là, la suprématie dont elle avait bénéficié dans l'histoire de l'Église latine au moins, Pie XII replaçait de fait la Vulgate dans la série des versions anciennes de la Bible. Ainsi ouvrait-il la voie, pour les catholiques aussi, à l'usage légitime de la Bible dans ses traductions en langues modernes, à partir d'un texte établi scientifiquement.

L'un des résultats de cette ouverture, au fondement résolument scientifique, fut l'apparition et comme l'homologation d'une « vulgate » (vulgata editio, « édition communément admise ») française ou plus exactement d'origine française. En France comme en nombre de pays, une Bible s'est en effet imposée avec les vertus d'une vraie vulgate : la Bible de Jérusalem, dirigée par les Dominicains et réalisée, sur la base d'un important travail scientifique et littéraire, par un groupe nombreux de biblistes catholiques. Publiée en édition manuelle en 1955, cette Bible est « reçue » comme celle des populations francophones, catholiques mais aussi protestantes. Bien plus, à l'instar des premières Bibles publiées dans les langues de l'Europe occidentale, et qui consistaient en des traductions de la version latine de Jérôme, elle fut elle-même traduite – avec ou sans recours aux textes originaux, avec ou sans support d'une version existante, mais toujours avec les introductions et les notes d'origine – dans la majorité des langues européennes (italien, allemand, anglais-américain, espagnol, portugais, néerlandais, catalan) et aussi en russe et en japonais.

Le concile Vatican II, dans sa constitution dogmatique Dei Verbum de 1965, est allé plus loin encore sur la voie ouverte par Pie XII. La lecture, voire l'enseignement, de la Bible dans ses traductions modernes est cette fois-ci un devoir. L'acte de communication et la langue comme première condition culturelle de celle-ci sont pris en considération. Bien plus, dans la logique même de cette ouverture, le concile a permis et même préconisé que,[...]

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