BIÉLORUSSIE
Nom officiel | République de Biélorussie, Bélarus (BY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Alexandre Loukachenko (depuis le 20 juillet 1994). Premier ministre : Roman Golovchenko (depuis le 4 juin 2020) |
Capitale | Minsk |
Langues officielles | Biélorusse, russe |
Unité monétaire | Rouble biélorusse (BYR) |
Population (estim.) |
9 119 000 (2024) |
Superficie |
207 629 km²
|
Histoire
La période médiévale et l'émergence des premières principautés
L'État biélorusse n'est pas une création du xxe siècle. Son histoire est déjà ancienne. Les premières principautés locales apparurent au sein de la principauté de Kiev, à la fin du xe siècle, notamment autour de Polotsk. Dès cette époque, les villes de Pinsk, Slutsk et Turov, et dans une moindre mesure celle de Minsk, étaient des centres importants, mais moins rayonnants que Kiev et Novgorod. Entre ces deux pôles antagonistes, les petites principautés locales réussirent peu à peu à affirmer leur autonomie politique et leur originalité culturelle. Cette situation fut confirmée au xiiie siècle avec l'arrivée des Mongols, qui conquirent une partie de l'ancienne principauté de Kiev et les principautés situées sur le territoire de la Russie actuelle. L'actuelle Biélorussie fut relativement épargnée, ce qui permit à Pinsk et Turov de gagner définitivement une indépendance qu'elles possédaient déjà de fait.
Dès cette époque, les princes locaux, en perpétuelle rivalité pour le trône de Polotsk, commencèrent à employer des guerriers baltes, principalement lituaniens, dans le cadre de leurs luttes intestines. Ces derniers connaissaient bien le pays pour y avoir mené déjà de nombreuses razzias. Ils s'imposèrent peu à peu et réussirent finalement à exercer des fonctions princières à Polotsk (1262), Smolensk et Vitebsk (1264). Ainsi, le prince Mendog réussit à constituer un État à cette époque, situé à la jonction des zones de peuplement lituanien et biélorusse, autour d'une capitale située à Novogrudok. Il se convertit au catholicisme en 1252 et se proclama roi de la Litva ou Lituanie, appellation qui désignait alors un territoire aux confins de l'actuelle Biélorussie occidentale et de la Lituanie orientale. Ses successeurs parvinrent à consolider son œuvre et à renforcer le jeune État face aux Mongols.
Au xive siècle, l'État lituanien englobait ainsi la majorité des principautés biélorusses et le nord-ouest de l'Ukraine actuelle. Sa capitale était alors Vilna (actuelle Vilnius), où se côtoyaient Livoniens et Samogitiens (peuples baltes résidant dans l'actuelle Lituanie), Biélorusses, Ruthènes, Lettons, Allemands et Polonais. À la fin du siècle, le grand-duché de Lituanie s'étendait sur l'ensemble des terres biélorusses et sur une grande partie de l'Ukraine actuelle. Les souverains lituaniens avaient en outre réussi à stopper la progression des chevaliers Teutoniques au nord.
Afin de contenir l'expansion de la Moscovie, à l'est, et celle des chevaliers Teutoniques, au nord, les grands-ducs finirent par ressentir la nécessité de se rapprocher d'États voisins. Le grand-duc Jagellon se convertit au catholicisme et épousa en 1386 la princesse Hedwige, héritière de Pologne. Au sein du nouvel État ainsi constitué, le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie restèrent indépendants, unis seulement de façon nominale par l'existence d'un souverain commun. Toutefois, on constate dès cette époque un net rapprochement culturel et institutionnel entre les deux États. Dans ce très vaste territoire qui s'étendait de la mer Baltique à la mer Noire, les souverains menèrent une politique de tolérance religieuse. Le grand-duché était alors une mosaïque culturelle où les aristocraties catholiques et orthodoxes jouissaient de statuts égaux et où la liberté de culte était réelle.
De l'Union avec la Pologne à la russification
Face à la Moscovie de plus en plus puissante à l'est, les noblesses polonaise et lituanienne obtinrent l'Union des deux États en 1569. Ce fut l'union de Lublin, qui donna naissance à la République polono-lituanienne, dotée d'un Parlement commun. Mais les armées et les finances restèrent séparées. Au sein de[...]
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Écrit par
- Olga BELOVA : maître de conférences à l'université Bordeaux Montaigne
- Yann RICHARD : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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